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entraîne ainsi le décloisonnement du domaine spatial traditionnel, le
propulsant en quelque sorte dans l’ère industrielle et concurrentielle.
1. Standardisation et baisse des coûts
L’écosystème du « New Space » est en grande partie fondé sur la
miniaturisation des composants. Alors qu’on ne fabriquait autrefois que de
gros satellites, avec de couteuses pièces construites spécifiquement pour
l’environnement spatial, on développe désormais de plus petits engins à
partir de composants provenant de l’électronique grand public ou du secteur
automobile. Le développement d’un marché des nano-satellites permet
désormais à de nouveaux acteurs d’acquérir leurs propres satellites, les coûts
de lancement et de mise en orbite payés par les clients dépendant avant tout
du poids de la charge utile à transporter. De plus petits satellites, ce sont des
satellites plus légers, donc moins chers. Cela permet également de
transporter plus de satellites à la fois : l’Inde a, par exemple, en début
d’année, mis en orbite 104 satellites en un seul lancement.
2. Multiplication des usages
Le « New Space » ouvre des horizons nouveaux quant aux usages
issus des données de l’espace, au-delà des seuls objectifs stratégiques et
politiques poursuivis jusqu’alors par les grandes puissances.
Le phénomène n’est pas si nouveau. Dès les années 80, l’économie
spatiale n’est plus simplement une affaire militaire mais devient aussi un
enjeu commercial comme en témoigne l’émergence de la télévision par
satellite et le GPS américain.
L'économie du « New Space » fait de la donnée spatiale un produit à
forte valeur ajoutée. Pour rentabiliser les investissements consentis, elle doit
être immédiatement disponible et utilisée pour une très grande variété
d'applications et de services commerciaux, y compris dans des domaines
jusqu'ici réservés aux acteurs gouvernementaux, tels que la recherche
scientifique ou l'exploration spatiale.
Les données spatiales sont ainsi appelées à irriguer de plus en plus
des pans entiers de l’économie et rendent nos modes de vie de plus en plus
dépendants des informations issues de l’observation spatiale.
Quelques exemples concrets illustrent cette réalité. Ainsi, le système
EGNOS est utilisé par de plus en plus d’agriculteurs pour la navigation
satellite et l’agriculture de précision, tandis que Copernicus permet le suivi
des cultures et des récoltes. Dans le secteur aérien, le même système est
utilisé dans 350 aéroports en Europe pour la gestion des atterrissages en
conditions météo difficiles.

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