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2. Surveiller l’espace depuis la Terre
L’observation de l’espace depuis la Terre peut se faire à partir de
radars ou de télescopes. La surveillance de l’espace vise à pouvoir
caractériser et identifier les objets dans l’espace, en se dotant de la capacité
d’attribuer, le cas échéant, des actes hostiles commis dans l’espace.
a) Le système GRAVES développé par l’ONERA
Entré en service opérationnel en 2005, le système de surveillance de
l’espace GRAVES (grand réseau adapté à la veille spatiale) détecte les objets
en orbite basse, entre 400 et 1000 km d’altitude. Il est constitué d’un système
radar fixe implanté sur deux sites, qui observent les cibles traversant le ciel.
Développé par l’ONERA dans les années 2000, le système GRAVES
permet de suivre quotidiennement et de cataloguer plus de 3 000 objets
spatiaux en orbite basse. Faute d’industriel intéressé, l’ONERA a développé
GRAVES à titre de démonstrateur, pour un coût relativement modeste –
environ 30 millions d’euros – au regard de son intérêt stratégique.
Cependant, le radar GRAVES ne permet pas de détecter cette nouvelle
génération de nano satellites.
Pour pouvoir le faire il faudrait disposer d'une autre technologie et
totalement changer le système. Dans son discours de présentation de la
stratégie spatiale de défense, le 25 juillet 2019 sur la Base aérienne 942 de
Lyon, la ministre des armées, Mme Florence Parly, a indiqué que « le
successeur de Graves devra être conçu pour déceler des satellites de la taille d’une
boîte de chaussures à une distance de 1500 kilomètres ».
C’est ce à quoi s’emploie l'ONERA qui s’est lancée dans la refonte du
système GRAVES, dans le cadre d'un contrat pour la DGA. L’objectif est de
garantir son fonctionnement jusqu'en 2030, tout en améliorant certaines de
ses performances. Pour détecter des satellites de plus en plus petits, le
successeur de GRAVES devra s’appuyer sur une fréquence de détection plus
élevée, en fonctionnant dans le domaine UHF.
b) Les télescopes
Pour la surveillance des satellites en orbites moyennes et
géostationnaires les armées s'appuient sur le réseau TAROT (Télescopes à
Action Rapide pour les Objets Transitoires) du CNRS et sur le système
GEOTracker d'ArianeGroup.
Pour bénéficier d'informations sur les satellites se trouvant en orbite
à 36 000 km de la terre, le Commandement de l’espace a en effet signé un
contrat avec ArianeGroup pour bénéficier des données recueillies par son
réseau mondial d'observation GEOTracker.