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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE
M. Ramon de Miguel. – Les services de renseignement connaissent
leur métier. Notre tâche est plus simple que la vôtre car la communauté
musulmane espagnole est moins importante qu’en France.
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Nos amis britanniques ont
recruté des imams comme consultants au sein du Home office...
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – Les ambassadeurs des Pays-Bas
et de Grande-Bretagne approuvent le PNR. Qu’en est-il de l’Espagne ?
M. Ramon de Miguel. – Mon pays soutient ce projet.
Mme Anne Dorte Riggelsen. – Le Danemark est favorable au PNR
mais cette réforme est bloquée au Parlement européen, même après Charlie.
Comme vous tous, nous surveillons les flux financiers grâce à notre
Financial intelligence unit mais les questions posées sont-elles les bonnes ? Il
existe des liens entre le banditisme et même les délits banals et la radicalisation.
Posons-nous les bonnes questions, sauf si nous préférons regarder ailleurs…
Nous gagnerions à faire une étude précise sur Schengen, afin que les
eurosceptiques n’aient pas le champ libre pour réclamer la fin de la libre
circulation.
Le Danemark s’est interrogé sur la formation des imams. La majorité
de mes compatriotes souhaitent une éducation dispensée au Danemark, car
l’éducation est l’ADN du Danemark. Les imams qui vont dans les prisons sont
payés par l’État. Davantage d’Europe ? Sans doute, même si 49 % des Danois y
sont réticents. Et puis, plus d’Europe, mais pour quoi faire ? Privilégions les
solutions locales. Enfin, nous acceptons que les lieux de culte soient financés
par des pays étrangers.
M. Thomas Pröpstl. – Nous voulons tous renforcer la coopération
européenne et internationale en matière de lutte contre le terrorisme. Nous
disposons d’un bon document de départ avec la déclaration commune du
11 janvier des ministres de l’intérieur de plusieurs pays européens et des
ministres de la justice des États-Unis et du Canada. Diverses mesures
importantes sont prévues, dont la mise en place du PNR, soutenu bien sûr par
l’Allemagne, et la lutte contre la radicalisation, le trafic d’armes et le contrôle
d’internet. Notre pays a créé une université turco-allemande qui encourage la
coopération entre communautés. Les lieux de culte peuvent être financés par
des pays étrangers.
Le Gafi définit les normes internationales pour lutter contre le
blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Merci à tous pour du temps
que vous nous avez consacré et pour la qualité de vos témoignages.