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(3) Des programmes spécifiques adaptés aux situations individuelles qui
associent des professionnels du milieu ouvert

Les modalités d’affectation et de contrôle doivent se doubler d’une
prise en charge globale qui s’inspire des programmes pluridisciplinaire mis
en place pour la réinsertion 1.
Depuis février dernier, un projet de programme de
désengagement2 est en cours d’élaboration à la maison d’arrêt de Fresnes,
en sus de la recherche-action sur la prise en charge des personnes
radicalisés confiée à l’Association française des victimes du terrorisme.
Cette concertation associe à la fois le groupe de travail national sur la
question du désengagement ou de la déradicalisation 3 et l’ensemble des
professions intervenant au centre pénitentiaire de Fresnes (la direction, les
SPIP, l’aumônerie musulmane, le médecin responsable du SPMR et les
responsables locaux de l’enseignement).
À long terme, votre rapporteur préconise ainsi la mise en place de
plusieurs programmes de prise en charge en milieu carcéral, inspirés des
programmes de désengagement du milieu ouvert (cf. proposition n° 10)
adaptés aux différentes temporalités de l’engagement dans un processus
de radicalisation.
Proposition n° 99 : Poursuivre les initiatives nationales et
déradicalisation en milieu carcéral.

locales de

Proposition n° 100 : Développer un programme spécifique de prise en
charge pour les détenus récemment engagés dans un processus de
radicalisation.
Proposition n° 101 : Développer un programme spécifique de prise en
charge pour les détenus revenant d’un théâtre d’opérations, comprenant une
prise en charge psychologique ou psychiatrique spécifique.
Outre le programme danois « Back on track », votre rapporteur
propose de s’inspirer de l’organisation du programme allemand « Violence
Prevention Network » qui prend en charge tous les condamnés terroristes six
Les «Programmes de Prévention de la Récidive » (PPR) consistent à « réunir pendant plusieurs
séances un groupe de condamnés présentant une problématique commune liée soit au type
de délit commis (délinquance routière grave, agressions sexuelles, violences familiales ou
conjugales) soit à une façon d’être inadéquate à la vie en société (infractions en lien avec
une conduite addictive), pour, en s’appuyant sur la dynamique du groupe et sur
l’utilisation d’outils pédagogiques adaptés, faire évoluer la façon de penser et le
comportement des participants » selon le n° 31 des cahiers d’études pénitentiaires et
criminologiques.
2 Pour la définition de ce concept, cf. page 26.
3 Ce groupe associe le conseil interministériel de prévention de la délinquance, l’Institut du monde
arabe, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et l’Institut
d’étude de l’islam et du monde musulman.
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