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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE
certains dialectes nécessitent également de doter les services de spécialistes
disposant de compétences linguistiques rares, quitte d’ailleurs à les
mutualiser entre plusieurs services.
Proposition n° 22 : Dans le cadre de l’augmentation annoncée des effectifs
des services de renseignement, recruter en priorité des personnels dotés de
compétences techniques et linguistiques particulières.
Votre commission d’enquête souhaite insister en particulier sur
l’utilisation grandissante de moyens de cryptographie, qui devrait être l’un
des grands défis des services de renseignement dans les prochaines années.
Il semble ainsi essentiel que les services anticipent dès maintenant aussi bien
en matière de ressources humaines qu’en matière de moyens les difficultés
liées à l’utilisation de la cryptographie.
Cet effort devra s’inscrire dans le cadre d’un « plan relatif à la
cryptographie » auquel serait associés aussi bien des industriels que des
autorités publiques, le pilotage en étant assuré par l’Agence nationale de la
sécurité des systèmes d’information (ANSSI), qui dispose d’une compétence
reconnue en la matière. Pour cela, il conviendrait d’adjoindre à l’ANSSI des
moyens humains et matériels supplémentaires pour ne pas l’affaiblir dans
l’exercice de ses missions opérationnelles.
Proposition n° 23 : Mettre en œuvre un programme national de
cryptographie (cryptage/décryptage) en mobilisant notamment les
ressources de l’ANSSI. Accroître le nombre des personnels compétents en ces
domaines dans tous les services concernés.
D’une manière plus générale, votre rapporteur estime que l’ANSSI
est un instrument essentiel qui mériterait d’être renforcé, en développant
notamment son rôle de formateur des cadres de l’État ou des collectivités
territoriales chargés de la sécurité informatique : les attaques informatiques
contre les sites d’autorités publiques menées par des groupes se
revendiquant de mouvements djihadistes sont en effet de plus en plus
sophistiquées.
(2) S’appuyer sur tous les acteurs de la sécurité
Les acteurs de la sécurité privée sont des capteurs de terrain : au
nombre de 160 000 environ1, ils interviennent aussi bien dans des fonctions
de gardiennage que dans des activités de convoyage de fonds. Ils
interviennent ainsi parfois sur la voie publique. Actuellement, la
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Intervention du ministre de l’intérieur le 8 décembre 2014, lors des Assises de la Sécurité privée.