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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE
d’établissements pénitentiaires, des conseillers d’insertion et de probation et
des aumôniers musulmans. Ces formations s’appuient notamment sur les
compétences de l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP),
de l’École pratique des hautes études (EPHE) ainsi que des préfectures. Il est
à noter que l’ENAP, qui a formé 1 900 agents au titre de l’année 2014, devrait
voir ses capacités s’accroître avec la mise en œuvre du plan gouvernemental
du 21 janvier 2015 ; cette évolution devrait notamment se traduire par
l’ouverture d’une antenne en Île-de-France.
Enfin, les professionnels de la PJJ vont également se voir proposer
des formations et des actions de sensibilisation en la matière ;
9 000 personnels du secteur public et 2 200 professionnels du secteur
associatif sont concernés. Une mission nationale d’intervention et de veille,
déclinée sous la forme d’un réseau de référents pour la laïcité et la
citoyenneté, sera par ailleurs créée pour intervenir tant auprès des mineurs
que des éducateurs.
Une initiative intéressante a par ailleurs été lancée par un
groupement d’intérêt scientifique (GIS) 1 travaillant sur les questions liées à
l’islamisme et au djihadisme, qui s’est donné pour missions non seulement
de décrypter ces phénomènes d’un point de vue scientifique, mais également
de mettre son analyse au service de la collectivité. Ce groupe de recherche
est ainsi intervenu dans la formation de cadres des services de police, des
préfectures, de la gendarmerie ou encore des conseils généraux – parfois en
liaison avec le CIPD. Votre commission d’enquête salue cette démarche, déjà
développée dans plusieurs pays européens, et qui permet d’enrichir les
points de vue et les approches de la lutte contre la radicalisation.
Proposition n° 1 : Mettre en place des actions obligatoires et in situ de
formation à la détection de la radicalisation, à destination des acteurs de
terrain (personnels enseignants, conseillers d’éducation, personnels de la
protection judiciaire de la jeunesse et de l’aide sociale à l’enfance, éducateurs
sportifs, magistrats en charge des affaires familiales, assistants sociaux,
personnels pénitentiaires, personnels des organismes de sécurité sociale,
professionnels de la santé mentale), coordonnées au plan national par le
centre national d’assistance et de prévention de la radicalisation (CNAPR).
Un groupement d’intérêt scientifique (GIS) est une formule d’association souple permettant de
réunir, par le biais d’une convention passée entre universités, des chercheurs travaillant au sein de
laboratoires et d’universités différentes, ainsi que, le cas échéant, des partenaires privés. En l’espèce,
ce GIS réunit notamment des chercheurs des universités de Nice-Sophia Antipolis et Paris VIIDiderot, ainsi que des membres de l’association Entr’autres.
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