Les débats en cours
Le contrôle de certains « grands événements » mobilisateurs de foule sera
également, à n’en pas douter, un domaine de prédilection pour l’utilisation de la
reconnaissance faciale. Ainsi, lors du « Super Bowl » (finale des finales du football
américain) qui eut lieu à Tampa en Floride en janvier 2001, les autorités locales ont
utilisé la vidéosurveillance associée à la reconnaissance faciale pour surveiller le
stade afin de repérer d’éventuels criminels recherchés.
D’autres déploiements récents de la reconnaissance faciale peuvent être
cités. Ainsi lors de l’élection présidentielle en Ouganda en mars 2001, chacun des
10 millions d’électeurs se vit attribuer une carte d’électeur à puce comportant le
gabarit de leur visage. Lors du vote, le visage de l’électeur était comparé en temps
réel par logiciel à celui enregistré dans la carte présentée. L’élimination de la fraude
(multiples votes par un même individu) aurait été considérable. Dans le souci de traquer la fraude aux moyens de paiement, une grande chaîne de distribution en
Afrique du Sud a attribué une carte à puce aux clients volontaires (au nombre de
1 600 à la fin 2001) contenant leur visage sous forme de gabarit. Lors du passage à
la caisse pour un paiement, le visage du client est comparé par logiciel à celui mémorisé dans la carte. Le trafic des faux papiers étant assez répandu dans ce pays, le
recours à la biométrie a pu séduire de nombreuses entreprises. Pour le contrôle des
40 000 travailleurs journaliers Palestiniens aux quarante-deux points de passage à
la frontière d’Israël, la reconnaissance faciale est utilisée en combinaison avec la
géométrie de la main.
Dans ces exemples, le recours à la reconnaissance faciale est justifié par ses
promoteurs comme étant peu contraignante pour l’usager qui s’y prête, le taux de
reconnaissance pouvant de surcroît être singulièrement élevé, la photographie des
visages étant préalablement enrôlée dans un cadre normalisé.
Les tragiques événements du 11 septembre 2001 à New York devraient marquer un nouveau tournant dans l’utilisation à grande échelle de la reconnaissance
faciale aux États-Unis, aussi bien dans sa déclinaison « vidéo-surveillance », sur le
modèle de celle de Newham, des lieux publics, notamment des aéroports, que pour
le contrôle des documents d’identité aux points de passage aux frontières.
4 — UN PEU DE TECHNIQUE
Un procédé de reconnaissance robuste doit pouvoir reconnaître des identités malgré les variations dans l’apparence d’un visage au cours d’une scène. Le visage, qui a trois dimensions, est non seulement soumis à un éclairage très varié en
contraste et luminosité, mais peut de surcroît s’inscrire sur un arrière-plan comportant
lui-même d’autres visages. Cette forme à trois dimensions, lorsqu’elle s’inscrit sur une
surface à deux dimensions, comme c’est le cas d’une image, peut donner lieu à des
variations importantes.
Le système de reconnaissance doit également être capable de tolérer des
variations dans le visage lui-même. Le visage n’est pas rigide, il peut subir une
grande variété de changements dûs à l’expression (joie, peine...), à l’âge, aux cheveux, à l’usage de produits cosmétiques...
e
CNIL 22 rapport d'activité 2001
163