Les débats en cours
Ont pu également être comparés sur des bases objectives des produits totalement différents, mises en évidence les insuffisances ou les limites de chaque algorithme.
Depuis la fin du projet FERET en 1996, le grand changement est l’apparition
sur le marché de produits commerciaux. La grande compétitivité du marché a fait
éclore un grand nombre d’algorithmes de reconnaissance de visage ou de variantes,
dont la plupart n’étaient même pas présents lors des tests d’évaluation FERET, à des
prix de plus en plus compétitifs. Aujourd’hui, selon le site Web du ministère de la
Défense américaine, « il existe des douzaines de systèmes de reconnaissance du
visage qui sont potentiellement capables de satisfaire aux contraintes de performance des nombreuses applications ».
Le ministère de la Défense américaine décida alors de lancer le programme
FRVT 2000 (Facial Recognition Vendor Test 2000) dont l’objectif était d’évaluer les
performances des produits commerciaux.
Ainsi, les techniques de reconnaissance du visage sont non seulement théoriquement viables (c’était le résultat du premier test d’évaluation FERET en 1994) mais
un niveau de maturité industrielle paraît désormais atteint.
2 — UN EXEMPLE DE MISE EN ŒUVRE MASSIVE
Le 14 octobre 1998, le Borough de Newham de Londres (un quartier populaire à l’est du Grand Londres) mît en service un système destiné à diminuer le nombre
de crimes et délits de 10 % en 6 mois, grâce à l’utilisation du logiciel de reconnaissance de visage appelé Mandrake. Le système alertait les opérateurs de caméra dès
qu’il y avait 80 % de concordances entre l’image préalablement numérisée d’un délinquant et ce que captaient les caméras. Cent photos de délinquants issues de fichiers appartenant à deux commissariats de police locaux furent numérisées. Le
logiciel Mandrake de reconnaissance de visage était installé sur des micro-ordinateurs pour l’analyse des images captées par cent quarante caméras.
Ce projet fut critiqué par le Data Protection Registrar (l’homologue de la CNIL
en Grande-Bretagne) qui s’inquiétait des menaces sur la vie privée, mais le conseil
municipal répondit que le système ne conservait aucune donnée personnelle mais uniquement des photographies et des numéros de référence de la police ! Il fut de même
très vivement contesté par de nombreuses associations des Droits de l’homme.
Dix-huit mois après sa mise en œuvre, la municipalité se flattait d’une baisse
de la délinquance et le Premier ministre britannique s’est rendu sur place accompagné du ministre de l’Intérieur.
3 — QUELQUES AUTRES APPLICATIONS
Le transport aérien est très intéressé par les technologies de reconnaissance
faciale dans la mesure où, intégrées au point de contrôle des passeports, elles permettraient de comparer les photos des passeports avec une base de personnes recherchées.
162
e
CNIL 22 rapport d'activité 2001