14 juillet 2018

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

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Par ailleurs, outil structurant pour la formation et l’entraînement, la simulation est un complément indispensable
à l’activité réelle pour faire face à la complexité des systèmes d’armes et des conflits. Elle contribue à l’acquisition
et à l’entretien des savoir-faire techniques de base, en permettant des gains significatifs sur l’emploi des moyens
réels sans pour autant s’y substituer totalement.
Contributeurs majeurs à la qualité de la préparation opérationnelle et à l’exercice des missions, les organismes et
services interarmées de soutien (service de santé des armées, service du commissariat des armées, service des
essences des armées, service interarmées des munitions, service d’infrastructure de la défense et direction
interarmées des réseaux d’infrastructure et des systèmes d’information) seront particulièrement sollicités. Dans le
cadre de la nouvelle ambition opérationnelle, ils prendront part à l’effort d’amélioration des conditions d’exercice
du métier des armes.
Au bilan, la LPM portera ainsi une attention particulière à la dotation en petits équipements des armées, au
développement des moyens de simulation, cohérent notamment avec le calendrier de livraisons des équipements
modernisés, à la mise aux normes et à la rénovation des espaces d’entraînement des armées.
3.1.1.2. Garantir un niveau de disponibilité des matériels des armées
et d’activité opérationnelle compatible avec la préparation et la réalisation des missions
L’atteinte d’un modèle d’armée à la hauteur de nos ambitions et soutenable dans la durée est un enjeu majeur de
la loi de programmation militaire qui repose sur la consolidation de l’activité, gage d’efficacité des forces en
opérations.
S’appuyant sur une augmentation des crédits d’entretien programmé du matériel (EPM) et sur la réforme de
l’organisation du maintien en condition opérationnel (MCO), notamment aéronautique, le redressement de la
disponibilité des matériels les plus critiques constituera le socle indispensable à cette remontée d’activité.
Dans un premier temps, cet effort doit permettre de régénérer un matériel fortement sollicité par le niveau élevé
d’engagement des armées. Dans un second temps, il doit permettre d’améliorer les niveaux d’activité
opérationnelle des armées qui contribuent à la qualification et à la préparation du combattant. Dans tous les cas,
le niveau de disponibilité technique opérationnelle des armées est essentiel pour permettre à chaque militaire de
disposer du temps d’entraînement nécessaire sur les matériels qu’il met en œuvre en opération.
Afin de répondre aux exigences d’emploi comme à l’accroissement des besoins, les processus et les outils du
MCO seront modernisés, en particulier dans le domaine de la gouvernance, pour les chantiers propres à chaque
milieu, du renouvellement des systèmes d’informations techniques et logistiques, ainsi que de la rationalisation de
la chaîne d’approvisionnement (supply chain). Le MCO s’appuiera également sur une industrie tant étatique que
privée où les nouvelles technologies (numérisation, robotisation, impression 3D, Big Data, fusion de données,
développement de la maintenance prédictive) occuperont une place croissante.
Afin d’améliorer la disponibilité des matériels terrestres, la structure intégrée du maintien en condition
opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT) poursuivra les efforts de transformation de la maintenance. Il
s’agit de maintenir au plus haut la disponibilité des matériels en opérations, tout en reconstituant le potentiel
technique des équipements actuels et en préparant l’arrivée des futurs parcs SCORPION. L’effort de régénération
nécessite également qu’une part de la charge soit prise en compte par l’industrie privée comme cela a déjà été initié
pour plusieurs parcs (Leclerc, VBCI, parcs d’entraînement).
Dans le milieu naval, le service de soutien de la flotte (SSF) assure l’entretien d’une flotte dont le soutien
opérationnel et industriel est planifié et organisé sur plusieurs années du fait de la présence de bâtiments à
propulsion nucléaire, de la complexité et du niveau d’intégration des navires ainsi que de la disponibilité des
infrastructures portuaires. Dans ces conditions, un effort sera fait pour entretenir les bâtiments de nouvelle
génération (FREMM, Barracuda notamment), mais aussi les plus anciens, indispensables pour la tenue du contrat
opérationnel (sous-marins nucléaires d’attaque, chasseurs de mines tripartites).
Dans le domaine du MCO aéronautique, la future direction de la maintenance aéronautique (DMAé) devra
répondre à un enjeu fort, à savoir satisfaire à la fois les besoins opérationnels et l’activité d’entraînement nécessaire
à la pérennisation des savoir-faire aéronautiques et tactiques, et ce en dépit de l’hétérogénéité des parcs. Elle
s’appuiera sur la mise en place de contrats de soutien longs et globaux confiés à un maître d’œuvre principal, et
particularisés à chaque flotte. Les industriels y seront fortement impliqués tout comme le service industriel de
l’aéronautique (SIAé), outil industriel apte à concevoir et effectuer des solutions de réparations innovantes et de
haut niveau. Afin de conforter les moyens du SIAé et d’assurer son autonomie vis-à-vis des industriels,
l’acquisition des « liasses » sera recherchée.
En complément de cette réforme, la LPM consacre un effort financier significatif à l’entretien programmé du
matériel (EPM) qui doit permettre un relèvement important des taux de disponibilité des équipements majeurs des
forces (22 Md€ sur 2019-23, soit 4,4 Md€/an en moyenne, pour une programmation prévisionnelle de 35 Md€ sur
la période de la LPM 2019-25). Cela représente un effort financier de + 1 Md€ en moyenne annuelle par rapport à
la LPM précédente, ce qui contribuera au redressement du taux de disponibilité des matériels les plus critiques,
socle indispensable à une remontée d’activité. Le ministère des armées et le ministère de l’économie présentent de
façon explicite et détaillée cet effort financier au sein des documents budgétaires remis au Parlement dans le cadre
de la préparation de la loi de finances.
En effet, l’activité opérationnelle des forces est un facteur clé de l’efficacité et de la crédibilité de nos armées,
qui contribue au moral du personnel, à l’attractivité du métier des armes et in fine à la fidélisation. Elle recouvre
l’activité liée à la conduite des opérations et à la préparation opérationnelle (qualification des forces, maintien de
leurs compétences et adaptation aux spécificités de leurs engagements).

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