Livre blanc de la sécurité intérieure

4.2. Porter le ministère de l’Intérieur à la frontière technologique
En dépit des progrès accomplis, les services de sécurité intérieure souffrent
encore de retards dans leur transformation numérique et d’un niveau
d’investissement insuffisant dans les technologies de rupture. Il est dès lors
impératif d’accentuer les efforts afin de pleinement adapter le ministère à
la société numérique.
La vie numérique dans ses différentes dimensions (privée, publique,
citoyenne) se développe rapidement, ce qui implique de structurer une
réponse adaptée afin d’offrir les services attendus par les Français et de les
protéger dans l’espace numérique.
Moderniser les outils des forces de sécurité
Même si elles soulèvent d’importantes questions juridiques ou éthiques,
ainsi que de réelles résistances qui ne pourront être réduites que par une
pédagogie soutenue et une progressivité compatible avec l’élaboration
de compromis sociaux, la diffusion des technologies de rupture ouvre
de nombreuses perspectives dans les pratiques quotidiennes des forces
(équipement mobile, automatisation partielle des tâches, coopération
homme-machine) et dans les outils de sécurisation et de lutte contre la
criminalité (nouvelles biométries). Plusieurs chantiers sont à engager ou
intensifier :
La rénovation de la biométrie.
Les nouvelles technologies permettent d’envisager la modernisation des
outils des forces de sécurité intérieure, notamment pour la lutte contre la
criminalité.
Dans le domaine clef des biométries, plusieurs chantiers sont à engager ou
intensifier (rénovation des formes traditionnelles et intégration de nouvelles
capacités liées à l’IA) par l’adoption d’une approche multibiométrique, le
développement des biométries à distance (visage, voix, odeur) par des
programmes expérimentaux ou encore l’adaptation de l’ensemble des
capteurs aux applications biométriques.

Le recours aux technologies d’intelligence artificielle (IA) pour faire face
au volume croissant d’information.
Il est indispensable de mettre les potentialités émergentes offertes par la
science de la donnée au service des agents publics (traitement automatisé
de l’image, de la voix et du texte : commande vocale, compte-rendu vocal,
analyse des bandes-vidéos). De même, ces technologies peuvent servir
dans l’espace public (caméras capteurs de sons, d’images par exemple
associés à des situations de danger imminent). Enfin, l’adoption d’un corpus
législatif adapté aux données d’apprentissage (constitution, conservation,
exploitation, supervision des jeux de données) servirait au développement

9

Select target paragraph3