importante dans son organisation, utilisée au quotidien pour des missions
de sécurité publique ou en cas de crise. C’est aussi un outil d’intégration
républicaine, permettant une meilleure acceptation par la population. Le
développement d’une organisation similaire au sein de la police nationale
serait un atout considérable pour les Outre-mer notamment.
Leur montée en puissance a été décidée dans le cadre des mesures prises
à l’issue des attentats de 2015-2016. Elles rassemblent aujourd’hui plus
de 14 500 personnes dans la police nationale, pour un budget d’un peu
moins de 30 millions d’euros (voté en LFI en2020), et plus de 30 000 dans
la gendarmerie nationale, pour un budget de 70 millions d’euros en 2020.
Afin de répondre aux nouveaux défis de la sécurité intérieure et aux nouvelles
menaces, le format des effectifs devrait être renforcé. Les estimations de
besoin se situent à 40 000 réservistes pour la gendarmerie et 20 000 pour
la police d’ici 2023, en complément de la montée en puissance de la Garde
nationale. Cela suppose de renforcer la communication auprès du public
sur cette mission, et d’élargir les viviers, en s’appuyant sur les personnels
issus des armées, des collectivités locales (policiers municipaux), des
opérateurs privés employant des personnels de sécurité, des entreprises
de sécurité privée employant des gardes armés. Cela suppose également
de consolider l’enveloppe budgétaire dédiée, afin de donner de la stabilité
à leur recrutement.
Pour faciliter les recrutements de réservistes au sein de la société civile, les
périodes de réserve accomplies au sein de la police nationale pourraient être
comptabilisées au titre des obligations de participation des employeurs à la
formation continue, comme c’est déjà le cas pour ceux de la gendarmerie
nationale, en application de l’article L. 4221-5 du code de la Défense. Des
conventions entre associations d’employeurs publics et privés et ministère
pourraient également formaliser des partenariats durables en la matière.
Donner une place plus importante aux représentants de la société civile
doit également être un objectif. La réserve de la police nationale est
composée d’anciens policiers retraités, d’anciens adjoints de sécurité, et
de personnes de la société civile. Ces dernières représentent un peu moins
de 20 % de l’ensemble des effectifs. Il est proposé d’augmenter leur part à
hauteur de 50 % de l’ensemble.
Une réflexion sur l’élargissement des missions sera menée afin d’identifier
celles pouvant être confiées à des jeunes citoyens pour mieux les
familiariser avec l’exercice des missions de sécurité. Il conviendra
d’adapter les formations en conséquence. La démarche pourrait être
tout particulièrement volontariste à destination des quartiers prioritaires
de la politique de la ville (QPV) en vue d’accueillir des réservistes issus
de ces quartiers, a fortiori sur des missions opérationnelles, spécialisées
et valorisantes. Des recrutements de spécialistes dans des domaines
spécifiques (informaticiens de haut niveau par exemple) peuvent également
être réalisés dans ce cadre.
Des dispositifs de réserves projetables sur des théâtres de crise ponctuelle
(catastrophes naturelles par exemple) ou d’opérations spécifiques (grands
événements) pourraient être constitués, comme cela fut le cas lors du
passage de l’ouragan Irma aux Antilles.
Le ministre de l’Intérieur a récemment décidé de permettre à ces jeunes,
lorsqu’ils sont réservistes de pouvoir suivre les préparations aux concours
externes des trois corps d’actifs de la police nationale. Cette mesure

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