au vu des effectifs, de déployer des personnels formés, armés et disposant
de prérogatives de puissance publique (par assermentation) sur les vecteurs
de transports franciliens.
La demande de sécurisation des transports ferrés ou sur route se développe
dans toutes les métropoles et pose un nouveau défi aux opérateurs
pour trouver la ressource humaine interne ou externalisée à même de
répondre à la demande. La sécurisation du transport maritime reste un
sujet complexe, mais qui nécessitera une intervention adaptée et par des
moyens spécifiques.
Enfin le besoin de protection des biens privés et notamment dans les
espaces naturels ou forestiers a permis de longue date de déployer une
ressource peu connue, les gardes particuliers. Assermentés et disposant de
prérogatives qui peuvent être de nature judiciaire, ils sont plus de 80 000
sur le territoire national et apportent une aide réelle aux forces de sécurité
intérieure. Leur modèle peut se décliner sur d’autres sites et selon des
modalités adaptées à condition de procéder à un état des lieux préalable
de la garderie particulière qui revêt des réalités très différentes (bénévolat
/ professionnalisation) selon les territoires (ruraux / périurbains et urbains),
et qui connaît une diversification des commettants, des acteurs et des
missions.
Ainsi, bien au-delà des forces de sécurité mobilisées par l’État dans
l’exercice de ses prérogatives de puissance publique, de multiples instances
contribuent à la sécurité de nos concitoyens. Le continuum prendra tout
son sens en développant les liens fonctionnels et opérationnels avec ces
acteurs qui ne demandent qu’à servir et contribuer collectivement et
chacun dans son rôle à la sécurité de demain.
3.3. La pluralité des intervenants et leurs interactions invitent à penser le
continuum de sécurité
Cette sphère de la sécurité intérieure n’a pas été créée par l’État en
application d’une vision stratégique. Elle est le résultat des actions parallèles
d’une multitude d’acteurs obéissant à leurs logiques propres. L’enjeu est de
l’organiser en continuum de sécurité en commençant par identifier un socle
commun. Le Livre blanc de la sécurité intérieure propose qu’il repose sur six
principes : une vision élargie, la confiance, la compétence, l’identification,
la maîtrise technologique et l’interopérabilité.
La vision élargie implique de tenir compte, dans la conception des politiques
de sécurité intérieure, de tous les acteurs et de toutes les dimensions
territoriales dans la co-production de sécurité. Les acteurs recouvrent en
premier lieu les partenaires historiques tels que le ministère de l’Intérieur,
l’autorité judiciaire, les maires et les polices municipales. Ils regroupent
également une multitude d’intervenants de la sphère de la sécurité :
collectivités territoriales, établissements publics, gardes particuliers,
professions (réglementées ou pas) de la sécurité privée, fournisseurs de
services et de produits de sécurité, bailleurs institutionnels, acteurs du
secteur des transports (autorités régulatrices, transporteurs, gestionnaires
d’infrastructures), entreprises ayant un besoin particulier de sécurité,
associations ou encore citoyens prêts à s’engager.
Ce qui relie ces acteurs est la relation de confiance, condition indispensable
à l’émergence d’un continuum de sécurité. La confiance ne peut se bâtir
sans des garanties de moralité et de confidentialité dans l’exercice des
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