Livre blanc de la sécurité intérieure

De multiples mesures ont été prises, depuis plusieurs années, pour
remédier à ces difficultés, sans toutefois parvenir à les résoudre de manière
satisfaisante : la plaque parisienne concentre aujourd’hui encore la grande
majorité des recrutements dans la police nationale, et les services peinent
à fidéliser leurs personnels au-delà de la durée statutaire imposée par les
textes.
Ces dispositifs sont complexes et en outre sources de contentieux coûteux
pour l’État. Ainsi l’allocation spécifique d’ancienneté (ASA) a donné lieu
à des décisions de justice administrative qui ont conduit à revoir ses
conditions d’attribution et à procéder à des reconstitutions de carrière,
consommatrices de crédits et d’effectifs dédiés à ces tâches.
Dans ces conditions, il conviendrait de se livrer à une évaluation précise
des effets des multiples mesures, mises en place dans la police nationale
pour attirer et maintenir les personnels sur la plaque parisienne : dispositifs
indemnitaires, ASA, cartographies diverses de services en zones dites
difficiles (secteurs et unités d’encadrement prioritaire). Cette évaluation
pourra conduire à réorienter certaines dispositions, ou à supprimer celles
d’entre elles qui apparaissent inefficaces, ce qui permettra de contribuer à
simplifier la gestion des ressources humaines.
Proposition:
Mettre à plat les outils de l’attractivité territoriale pour les réorienter,
dans la perspective d’une simplification et d’une meilleure efficacité.
La première affectation d’un jeune policier sortant d’école s’effectue très
majoritairement en région parisienne, du fait de l’importance des effectifs
nécessaires en Île-de-France et du nombre de mutations sortantes chaque
année, qui créent périodiquement un appel d’air auquel la préfecture
de police doit répondre pour assurer la couverture opérationnelle de ses
besoins.
Pour la plupart d’entre eux, ces jeunes policiers réalisent une mobilité
géographique en venant prendre leur premier poste en Île-de-France, et
celle-ci est souvent vécue comme un déracinement de leur région d’origine,
qu’ils quittent à regret et dans l’esprit, parfois, de la rejoindre dès qu’ils le
pourront.
Les réponses à ces difficultés sont multiples. Elles résident en partie dans la
capacité à rendre ces affectations plus attractives, en améliorant la qualité
de l’accueil et de la prise en charge, et en favorisant un développement de
carrière intéressant dans ces territoires.
Les propositions relatives aux parcours de carrière et à l’action sociale,
figurant ci-dessous, s’inscrivent dans les réponses à cette problématique.
Il est en outre essentiel de proposer au jeune policier qui arrive en région
parisienne des conditions d’accueil et d’accompagnement dans l’emploi
qui lui donnent envie de rester dans les services, et permettent de lutter
contre le sentiment de solitude et d’isolement dont il peut souffrir. C’est
là tout l’enjeu managérial pour sa hiérarchie directe et, au-delà, pour toute
la chaîne des services de la préfecture de police, qui doivent intégrer
résolument cette dimension dans leur politique managériale.

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