de références, mais aussi d’autre part, l’ensemble exhaustif des traces
non identifiées, à l’instar de ce qui existe pour les traces papillaires et
génétiques. Ce dispositif permettra d’accroître le niveau d’identification
a posteriori, au service notamment de la lutte contre la délinquance
sérielle.
Expérimenter en situation réelle puis, si le résultat est positif, déployer
largement des technologies de captation et de conservation de la
donnée de référence en trois dimensions.
Accentuer la veille et les recherches scientifiques relatives aux critères
de permanence des données biométriques du visage (impact de la
croissance ou du vieillissement, modifications morphologiques, etc.).
Actualiser régulièrement, sur la base des progrès scientifiques et
techniques, la doctrine d’emploi de la biométrie du visage, qui permet
de valider ou non par expertise humaine (en 1 contre 1) les propositions
automatisées du moteur de recherche (en 1 contre N).

4.5. Construire les fondations d’un usage opérationnel de la biométrie
vocale en criminalistique et en surveillance
Dans un contexte d’augmentation tendancielle des documents audio
à traiter, recourir de façon croissante à la reconnaissance vocale est un
champ aussi nécessaire que prometteur pour les missions d’enquête
et de surveillance. La voix peut varier de manière significative avec le
temps et l’âge, l’état de santé, l’état émotionnel. Par sa variabilité intrapersonnelle, elle n’est donc pas une technique biométrique aussi fiable
que les empreintes papillaires ou l’ADN. Il convient donc de rester prudent
et mesuré quant à tout usage à grande échelle.
L’objectif est d’accroître au cours des prochaines années le niveau de
maîtrise théorique et pratique du domaine de validité des différentes
techniques de comparaison de voix. Cela recouvre plusieurs chantiers :
l’approfondissement des caractéristiques spécifiques de la voix au regard
des principaux paramètres de variabilité, afin de définir des critères de
fiabilité acceptable, l’étude systématique de la variabilité liée aux capteurs
sonores, ainsi que l’amélioration de ces derniers, la détermination des
conditions techniques de soustraction de l’environnement sonore.
La biométrie vocale permettrait dans un premier temps la comparaison de
voix à des fins de rapport de la preuve judiciaire (1 contre 1). Le premier
objectif est de renforcer l’admissibilité et la recevabilité des résultats
proposés par les moteurs de rapprochement dans le cadre judiciaire.
Dans un second temps, bien que le sujet soit techniquement complexe, la
comparaison de voix à des fins d’identification (1 contre N) pourrait fournir
une assistance très utile, tant en matière d’enquête que de surveillance,
aussi bien judiciaire qu’administrative.
Le principal projet de recherche collaborative et opérationnelle aujourd’hui
engagé, Voxcrim, associe le SCPTS, l’IRCGN, trois laboratoires de réputation
européenne (le Laboratoire informatique d’Avignon, le Laboratoire Parole
et Langage, le Laboratoire de Phonétique et de Phonologie) ainsi que le
Laboratoire national de métrologie et d’essais. Il est soutenu par l’Agence
nationale pour la recherche.
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