Livre blanc de la sécurité intérieure

techniques en fonction des circonstances de l’enquête sans la pression
d’urgence du temps réel.
Par ailleurs, les usages possibles de recherche en différé dans un cadre de
renseignement ou de recherche semi-automatisée dans le cyber-espace
public pourraient faire l’objet d’un développement encadré et d’une
reconnaissance juridique mieux établie en droit français. Développer ces
technologies permettrait d’exercer les missions de sécurité intérieure
plus efficacement, sur des milieux ou des situations probablement mieux
circonscrites que peut l’être un contrôle aléatoire sur la voie publique.
La biométrie du visage présente des avantages spécifiques car elle permet
un traitement dématérialisé de la scène d’infraction, ce qui constitue une
approche complémentaire des biométries papillaires et génétiques qui
nécessitent un traitement physique de la scène d’infraction
Elle présente aussi de plus grandes limites, notamment une moindre
permanence liée aux évolutions morphologiques et au vieillissement et
le fait que des individus apparentés peuvent avoir des caractéristiques
faciales proches, comme les vrais jumeaux
Des pré-requis indispensables à la montée en puissance de la biométrie
faciale sont d’améliorer la qualité des images de référence contenues
dans le traitement des antécédents judiciaires. Il s’avère aussi nécessaire
de développer les technologies de captation et de traitement de l’image
biométrique du visage, telles que la photogrammétrie qui améliorera la
performance avec une mise en œuvre simple (un appareil photo embarqué
sur un terminal mobile).
Progresser dans ce domaine repose sur un plan d’action pluriannuel
conjoint à la police et à la gendarmerie nationales pour faciliter le recours
à la biométrie du visage dans les enquêtes de police judiciaire, afin
d’augmenter la proportion des affaires élucidées.

Propositions :
Dresser l’état des lieux de la qualité des photographies actuellement
conservées dans la base nationale du Traitement des antécédents
judiciaires. Sur cette base, définir une méthode et des directives
de mise en qualité progressive de ces données. Le relèvement des
critères de qualité de signalisation accroîtra la performance globale du
rapprochement entre les images traces et les images de référence, en
fonction aussi de l’évolution des capacités algorithmiques.
Mettre en œuvre l’automatisation des contrôles de qualité technique
à l’aide de systèmes d’intelligence artificielle. Cela permettrait de
sécuriser la qualité d’acquisition des données par une application d’aide
à la prise de vue et de détecter automatiquement avant l’insertion les
photos non conformes techniquement ou juridiquement(62).
Envisager la création d’une base de données biométrique du visage
de plein exercice, mutualisée entre les différentes applications de
police. Elle comprendrait d’une part comme aujourd’hui les images
62
A titre d’exemple, une photo mal cadrée ne sera pas conforme techniquement,
tandis qu’une photo de tatouage sur certaines parties corporelles ne sera pas conforme
juridiquement.

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