Se développe ainsi une économie parallèle qui repose sur des organisations
de type mafieux. C’est pourquoi la lutte contre les trafics de stupéfiants,
qui constituent à la fois un problème de santé publique et une sérieuse
question d’insécurité, est considérée comme la mère des batailles dans ces
quartiers.
1.1.2. Même d'intensité variable, l'insécurité concerne l'ensemble du territoire
national
La mobilité croissante de la population et des activités économiques a
conduit à gommer les frontières entre les espaces urbains, périurbains,
ruraux, nationaux et internationaux. De plus, le développement de certaines
formes de délinquance itinérante contribue également à relativiser la notion
de frontières entre territoires en matière d’insécurité et constitue un défi
pour des administrations organisées sur des modèles géographiques ou
fonctionnels qui ne sont pas toujours adaptés à ces formes de délinquance.
Les transports en commun sont le lieu d’incivilités et d’une délinquance qui
alimentent la perception d’une insécurité dans des lieux très fréquentés
par la population. Ils peuvent être des cibles privilégiées dans un contexte
de menace terroriste. Si diverses entités sont déjà en charge d’assurer la
sécurité de ces espaces (services internes des sociétés de transport, police
et gendarmerie), les concertations du Livre blanc de la sécurité intérieure
ont mis en évidence la nécessité d’une plus grande coordination des acteurs
dans ce domaine.
Par ailleurs, dans les quartiers dégradés, malgré les efforts considérables
entrepris depuis de nombreuses années, l’insécurité persiste avec un risque
plus élevé pour leurs habitants d’être confrontés à la délinquance et à
la violence. Lancé à partir de 2018, le dispositif de la police de sécurité
du quotidien (PSQ) et notamment la concentration des moyens sur les
quartiers de reconquête républicaine (QRR) donnent des premiers résultats
encourageants et plaident pour le maintien dans la durée de ce dispositif.
Enfin, les territoires ultramarins concentrent de nombreuses difficultés
(montée de l’insécurité, banalisation de la violence, criminalité organisée,
migrations illégales, risques naturels, chômage, pauvreté) qui imposent des
réponses adaptées(3).
1.1.3. Les violences contre les personnes sont marquées par une évolution
préoccupante
Les sociétés contemporaines sont toutes traversées par des ruptures,
des radicalisations qui s’illustrent de diverses manières : de la plus
extrême à travers le terrorisme, en passant par les violences physiques et
psychologiques, ou encore les incivilités.
Si les atteintes aux biens sont structurellement en recul, les violences
aux personnes connaissent une hausse continue et préoccupante. Ainsi,
les atteintes volontaires à l’intégrité physique (AVIP) sont en croissance
3
A cet égard, le Livre bleu des Outre-mer de 2018 présente les ambitions issues d’un
travail interministériel et des Assises des Outre-mer, notamment sur le sujet de la prévention
des risques naturels majeurs auxquels les territoires ultramarins sont particulièrement
exposés et sur celui de la sécurité. Le Livre blanc de la sécurité intérieure s’inscrit en pleine
complémentarité avec ses conclusions.
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