3.1. Accélérer la transformation numérique du ministère de l’Intérieur
3.1.1. Vers un modèle de développement numérique à l’état de l’art
Dans toutes les réalisations informatiques du ministère, le recours au
logiciel libre est étudié en priorité, et choisi par défaut lorsque des solutions
approximativement équivalentes sont disponibles.
Cela permet de bénéficier des apports de la communauté des
développeurs, ainsi que de la sécurité que procure l’accès au code source
et aux correctifs régulièrement développés. Les coûts globaux moyens de
possession s’avèrent substantiellement plus bas, bien que des prestations
d’intégration et de soutien soient nécessaires.
Il convient toutefois de réaliser une étude préalable solide. L’intégration
d’un composant mature, stabilisé et d’usage générique est réalisable
sans difficulté majeure. En revanche, il est indispensable de prévoir des
ressources plus largement dimensionnées pendant tout le cycle de vie du
produit quand il s’agit d’un logiciel en forte évolution ou à adapter à des
besoins de personne publique très spécifiques.
Lorsqu’aucune solution libre satisfaisante n’est disponible, la solution
recherchée en second rang est le logiciel ouvert, avant les logiciels
propriétaires.
L’informatique publique s’est organisée en communauté interdépendante
animée par la Direction interministérielle du numérique (DINUM),
échangeant de manière croisée logiciels et composants.
Avec ceux des ministères des armées et de l’économie et des finances, en
raison de la variété des métiers qu’ils appuient et de leur poids en volume
d’activité, les services informatiques du ministère de l’Intérieur constituent
l’un des piliers de la communauté interministérielle, qu’ils relèvent de
la Direction du numérique (DINUM), du Service des technologies de la
sécurité intérieure (ST(SI)²) ou de l’Agence du numérique de la sécurité
civile (ANESC).
L’application du principe de subsidiarité gagne en impact à mesure que
la DINUM enrichit son catalogue d’offres. De plus en plus, l’informatique
du poste de travail et les outils collaboratifs ont vocation à être traités à
l’échelon interministériel, comme c’est le cas de la visioconférence ou de la
messagerie sur terminal mobile. C’est aussi le cas du réseau interministériel
de l’État.
En revanche, les grands systèmes spécifiques aux métiers du ministère,
souvent uniques en France, doivent être conçus et développés en
interne (fichiers des titres régaliens, fichiers des permis de conduire et
de l’immatriculation des véhicules, fichiers de rédaction des procédures
judiciaires, fichiers de conservation des antécédents de police judiciaire,
mains courantes informatisées, fichiers biométriques, etc.).
Un lien étroit est nécessaire entre les compétences informatiques et
l’expertise opérationnelle des agents des métiers concernés tout au long
de la vie du logiciel.
Beaucoup de systèmes concernent soit des technologies de pointe en
mutation rapide (police technique et scientifique, fusion de données,
etc.), soit des environnements normatifs évolutifs. La réactivité requiert
de la modularité, afin de pouvoir modifier l’un des composants sans
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