Articuler la préfecture de police avec la DGPN
Les travaux du Livre blanc, les recommandations de la Cour des Comptes
et de l’Inspection Générale de l’Administration, invitent à repenser
l’articulation de la préfecture de police avec la DGPN. Tout en préservant
les spécificités et les capacités de la préfecture de police, l’exigence d’une
évolution qui conduira à renforcer la collaboration entre la préfecture de
police et la DGPN contribuera à renforcer l’unité de la police nationale,
à permettre une appréhension stratégique et globale des phénomènes
impactant la plaque francilienne, mais qui la dépassent par leur nature
ou leur ressort, et garantirait de bâtir des réponses opérationnelles plus
coordonnées et plus efficientes.
Dans tous les cas, et quand bien même les spécificités liées à la capitale
appelleront à des adaptations, la mise en œuvre de ce deuxième modèle
nécessitera une réflexion, métier par métier, quant au positionnement
de la préfecture de police comme une entité déconcentrée, zonale,
interdépartementale ou départementale au sein d’une police réorganisée
sur l’ensemble du territoire national.
La création d’une direction zonale de la police aux frontières en Îlede-France renforcera la prise en compte globale de ce phénomène
international qu’un préfet rattaché au préfet de police, disposant à la fois
des services chargés des mesures de police administratives et de cette
direction zonale, pourrait coordonner tout en assurant le lien avec les
préfets de département, comme avec le préfet de la région Île-de-France
qui exerce des responsabilités complémentaires importantes.
De même, la création d’une direction zonale de la police judiciaire, placée
sous l’autorité du préfet de police mais pleinement positionnée dans la filière
investigation, apporterait aux autorités judiciaires et administratives des
leviers d’action supplémentaires tout en l’inscrivant enfin dans l’ensemble
de la politique d’investigation – on peut songer au renseignement criminel
ou à l’entraide judiciaire internationale - appliquée France entière. Elle
pourrait conduire à rapprocher les deux directions régionales de la police
judiciaire (DRPJ de Versailles et DRPJ de Paris) d’Île-de-France.
Dans le domaine du renseignement territorial, des formes rénovées de
partage réciproque de l’information devront être mises en place pour
renforcer l’information des autorités gouvernementales et la capacité de
synthèse nationale. Cette articulation clarifiée doit garantir que tous les
objectifs implantés à Paris soient pris en compte ou par la préfecture de
police, ou par l’échelon central. La police nationale dans son ensemble
(la préfecture de police et la DGPN) sera la première bénéficiaire de ces
nouvelles synergies.
S’agissant de la lutte anti-terroriste, le partage des tâches entre la DRPP et
la DGSI, désignée comme chef de file, marque une amélioration et garantit
à la DGSI, placée en responsabilité nationale, que tout profil méritant de
l’être est bien pris en charge par le mieux placé. Il faudra y veiller dans la
durée : la désignation en cours d’un interlocuteur zonal par le DGSI doit y
contribuer.
Enfin, la BRI de Paris qui fait déjà partie de la force d’intervention de la
police nationale (FIPN) gagnerait à être transformée en antenne du RAID
(cf. propositions relatives aux équipes d’interventions spécialisées).

176

Select target paragraph3