Ce projet aurait aussi pour objectif de clarifier et de poser clairement
ce que doivent être les interactions entre la direction générale de la
police nationale et la préfecture de police. Il ne saurait s’agir d’affaiblir la
préfecture de police qui doit disposer de toutes les capacités utiles pour
assurer l’ordre et la sécurité publics de la ville capitale et de sa banlieue.
Néanmoins, comme le confirme la Cour des comptes dans son rapport de
2019, la préfecture de police doit inscrire son action dans un contexte plus
vaste qui dépasse la plaque francilienne compte tenu du caractère national
et international de certains phénomènes de délinquance, de terrorisme
ou d’immigration clandestine. Pour cela, il est impérieux de s’affranchir de
barrières pénalisantes pour chacune de ces grandes institutions, souvent
de nature plus historiques ou culturelles que juridiques. Il y faudra de la
volonté, de la détermination, de la constance, du courage et du sens du
dialogue.
Enfin, la réforme doit avant tout rechercher l’unité et la cohésion de toutes
les forces, services et unités de la police nationale. Cela permettra d’offrir
aux hommes et aux femmes qui y servent, quelque soient leur grade et leur
statut, un cadre rénové ouvrant des perspectives d’amélioration de leur
environnement de travail et des modalités de déroulement de leur carrière
modernes qui répondent à leurs attentes.
1.2.2. Les deux hypothèses de transformation de la police nationale
Deux scenarii de transformation ont émergé lors des travaux du Livre
blanc. L’un et l���autre visent à trouver la voie d’une nouvelle cohérence
globale pour la police nationale en transformant les fondements de
son organisation, en rénovant ses règles de fonctionnement vertical et
horizontal et en déconcentrant ce qui peut et doit l’être jusqu’au maillon
le plus fin des structures policières sur le territoire. Point commun à ces
deux options, une reconnaissance de ses différentes composantes métiers
grâce à l’identification de filières qui correspondent aux grandes politiques
publiques de sécurité ou aux grands métiers (police de sécurité du
quotidien, ordre public, investigation, lutte contre l’immigration irrégulière,
renseignement, etc.).
Les propositions d’évolution, qui s’inscrivent dans un contexte plus vaste
de transformation de l’Etat réaffirmé par le Premier ministre en juin 2019(36),
confirment la nécessité d’aller plus loin en matière de déconcentration
en déchargeant les échelons centraux de la police nationale de ce qui
doit relever des services territoriaux et en leur réservant ce qui est leur
vocation première - définir doctrine, outils, moyens et méthodes et assurer
également des missions, certes parfois opérationnelles, mais ou très
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Circulaire du 5 juin 2019 relative à la transformation des administrations centrales et
aux nouvelles méthodes de travail
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