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nationale de sécurité américaine, la NSA, a même déclaré que le chiffrement avait
empêché de déjouer les attentats du 13 novembre 2015 à Paris (1) .
S’il est indéniable que le chiffrement des communications se développe, le
directeur du GIC, lors de son audition, a néanmoins fait état d’un paradoxe : alors
qu’internet est très majoritairement chiffré et de plus en plus impénétrable, les
interceptions de sécurité – non seulement de voix mais aussi de flux internet – ne
se sont jamais aussi bien portées puisqu’elles connaissent une croissance à deux
chiffres.
3. La position de la mission d’information

Qu’il s’agisse de la remise en cause de l’usage des IMSI-catchers par le
déploiement de la 5G ou des interceptions de sécurité par le chiffrement des
communications, la mission d’information estime que ces mutations
technologiques n’appellent pas, à ce stade, une réponse juridique certaine. Elle
tenait cependant à souligner l’importance de ces défis technologiques pour les
services de renseignement.
C. LA RECONNAISSANCE BIOMÉTRIQUE, UNE TECHNOLOGIE DONT
L’UTILISATION DOIT ÊTRE ENCADRÉE
1. Une technologie d’authentification et d’identification

La reconnaissance faciale est une technologie biométrique
d’identification et de contrôle de l’identité des personnes. Informatique et
probabiliste, cette technologie permet de reconnaître automatiquement une
personne sur la base de son visage pour l’authentifier ou l’identifier. Il s’agit, à
partir d’une image numérique ou d’un support vidéo présentant un visage, de
comparer et d’analyser ses caractéristiques en fonction des lignes faciales.
Authentifier une personne grâce à la reconnaissance faciale consiste à comparer
son visage avec une image de celui-ci enregistrée préalablement et censée le
caractériser. Identifier une personne nécessite de comparer la même
caractéristique avec une base de données de personnes connues. La reconnaissance
faciale permet également de réidentifier une personne mais aussi de rechercher
une personne parmi une foule de personnes inconnues, afin de vérifier si y figure
une personne dont on dispose des caractéristiques biométriques du visage. Tous
les dispositifs de reconnaissance faciale reposent sur une action de comparaison
avec un attribut présenté par une base de données ou un support physique détenu
par la personne.
Selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) (2),
la reconnaissance faciale peut être associée à d’autres dispositifs : « À la différence
par exemple des systèmes de captation et de traitement vidéo, qui nécessitent la
(1) Source : Les Échos, ibid.
(2) In Reconnaissance faciale : pour un débat à la hauteur des enjeux, 15 novembre 2019, pp. 3 sq.

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