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– d’une part, le déploiement de la 5G qui remettra en cause l’usage, par les
services de renseignement, des IMSI-catchers ;
– d’autre part, le chiffrement des communications.
1. La remise en cause de l’usage des IMSI-catchers par le déploiement à
venir de la 5G
L’arrivée de la 5G en France est prévue à partir de l’année 2020. La
procédure de sélection pour l’attribution des fréquences de la 5G, conduite par
l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP)
a été lancée le 31 décembre 2019. Les autorisations d’utilisation de fréquences
seront délivrées aux opérateurs mobiles au cours du deuxième trimestre 2020 et
les fréquences devraient être disponibles pour une utilisation par les opérateurs
mobiles soit au 1er juillet 2020, soit au 1er janvier 2021, selon les départements.
a. Une rupture technologique
La 5G, cinquième génération de standards de télécommunications
mobiles, va entraîner une véritable rupture technologique.
Le réseau 5G (1) se caractérise par une architecture décentralisée, un
cœur de réseau local étant placé sur chacune des antennes. Il repose sur les
principes de l’informatique en périphérie (edge computing) qui consiste à traiter
les données en périphérie du réseau, près de la source, plutôt que vers les centres
de données (data center) et repose sur plusieurs nouvelles technologies : un réseau
par tranches (network slicing) (2), avec un accès multiple en périphérie (MEC)
(multi-access edge computing), une virtualisation des fonctions du réseau (network
functions vitualization) et une virtualisation des ressources réseaux (software
defined network) avec un chiffrement de bout en bout (end-to-end encryption –
E2E ) et la détection des fausses stations (false-base detection).
Ses caractéristiques lui permettront notamment de scinder des réseaux
physiques en plusieurs réseaux virtuels afin d’y relier l’ensemble des objets
connectés (3) tels que les véhicules, smartphones, ordinateurs, assistants vocaux,
capteurs variés, etc. En 2025, le nombre d’objets connectés à internet devrait
atteindre 25 milliards pour un marché d’une valeur de 1 000 milliards d’euros. Ces
nouvelles technologies offrent plusieurs avantages à l’utilisateur : un débit plus
rapide – 100 fois supérieur au réseau 4G –, une latence (4) très faible, des
(1) Source : Réseau 5G et cybersécurité, Observatoire national des sciences et technologies de la sécurité,
ressources documentaires du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale et https://ec.europa.eu/digitalsingle-market/en/news/eu-wide-coordinated-risk-assessment-5g-networks-security .
(2) Le slicing rend possible la séparation de l’utilisation du réseau en fonction des demandes de l’utilisateur,
selon ses usages. Cette capacité permettra de déployer les applications de cloud computing (fonctionnalités
assurées via le cloud et donc indépendantes de la performance du terminal – téléphone, ordinateur etc.)
tout en maintenant une utilisation régulière du réseau pour des fonctions de base.
(3) Internet of things ou IoT.
(4) La latence correspond au temps nécessaire à deux appareils pour communiquer entre eux.