En ce qui concerne le marché du Minitel, les prévisions actuelles
pour 1986 sont d'environ trois millions d'installations.
Cet essor prodigieux a des effets certainement positifs. Il n'en
reste pas moins qu'un certain nombre de points doivent être clarifiés
aux plans juridique et technique, notamment au regard de la législation
informatique et libertés.
Ainsi, dans l'application Minitel, le système de contrôle d'accès
par mot de passe ne semble pas offrir une protection suffisante ; en
effet, il s'avère qu'il a déjà été mis en échec dans de nombreux cas.
On peut s'interroger aussi sur la tarification, indirectement celle-ci
peut dévoiler l'identité des utilisateurs. Il y a donc incontestablement
un problème de protection et de sécurité des données qui doit faire
l'objet de réflexions approfondies par rapport aux exigences aussi bien
des relations commerciales que de défense de la vie privée. La carte
à microprocesseur, dont il est question ci-après, semble actuellement
le seul dispositif susceptible d'apporter rapidement une réponse satisfaisante aux problèmes posés par les applications demandant un haut
degré de sécurité.
3 - La carte à mémoire
La carte à mémoire est un véritable microcalculateur qu'on peut
aussi considérer comme un dossier portable.
Son intelligence, sa capacité de stockage, son très haut niveau
de sécurité la différencient des simples cartes magnétiques.
La carte CP8, de type « monopuce », a été mise au point pour
être pratiquement inviolable, avantage décisif alors que la croissance
des transactions électroniques et des réseaux favorise « la délinquance
en col blanc ».
La sécurité se situe à trois niveaux : le composant, les accès
mémoire et les traitements.
Le composant est ainsi conçu que le comportement de la carte
se trouve entièrement contrôlé de l'intérieur, par le programme du
microprocesseur. Par ailleurs, le composant comporte un système qui
empêche tout effacement et toute modification des caractères mémorisés
(y compris par le constructeur lui-même). Ainsi, même un spécialiste
ne peut « pirater » la carte.
Les accès à la mémoire sont donc régis par le microprocesseur.
Celle-ci se divise en trois zones :
- une zone accessible de l'extérieur sans formalité particulière est destinée
à des informations telles que l'identité du porteur ou le numéro de série
du composant ;
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