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signée par le Directeur des opérations et de l’emploi (cf. infra) ; de même,
l’attribution de services départementaux du renseignement territorial à certains
officiers de gendarmerie a soulevé une réelle opposition des syndicats de police
prouvant que les relations ne sont pas encore parfaitement pacifiées. Pour l’heure,
trois services départementaux sont dirigés par un officier de gendarmerie (Mayotte,
Loir-et-Cher, Creuse), un gendarme occupe une fonction d’adjoint en HauteSavoie, et trois services territoriaux accueillent à leur tête un officier de
gendarmerie (Narbonne, Chessy et Montbéliard). Dans ces conditions, la DPR ne
comprend pas l’intérêt d’un recours déposé par un syndicat de police devant le
tribunal administratif de Montpellier afin de contester la nomination d’un militaire
à la tête d’un des services locaux.
Si la DPR estime que l’étoffement des relations entre la Gendarmerie
nationale et le SCRT ne passe pas nécessairement par des échanges de personnels
(exercice dont les limites sont patentes même si l’insertion des deux policiers au
sein de la SDAO s’est réalisée dans les meilleures conditions), elle déplore en effet
les initiatives qui ne peuvent que générer des tensions entre les deux forces de
sécurité intérieure. En outre, et en dehors de nominations symboliques, la
Délégation plaide plutôt pour une meilleure collaboration au quotidien sur des
cibles, des modules de formation… [proposition n° 6]. Dans cette logique, la DPR
juge dommageable que les commandants de groupement gendarmique ne se
saisissent pas plus de leur capacité de solliciter le SCRT dans l’intérêt de leur
manœuvre opérationnelle.
3. L’insertion au sein de la Sécurité publique

Comme cela vient d’être rappelé, l’intégration du reliquat de la DCRG au
sein de la DCSP afin de donner naissance à la SDIG fut vécue par les personnels
concernés comme un traumatisme.
De fait, de 2008 à 2013, les conditions d’intégration ne furent guère
favorables à la mission d’information générale qui tendait à se diluer dans une
recherche de renseignement aux seules fins du maintien de l’ordre.
La réforme de 2014 a mis fin à ce processus néfaste et la DPR tient à
souligner la réelle implication du directeur central Pascal Lalle dans la promotion
des nouvelles directives ministérielles et dans la définition d’un nouveau cadre de
travail. Ainsi appelait-il les directeurs départementaux de la sécurité publique
(DDSP) à laisser « suffisamment d’autonomie [à leur adjoint chargé du
renseignement territorial] pour qu’il puisse tenir sa place au sein de la DDSP117 ».
Car, dans l’objectif d’assurer une greffe au sein de la sécurité publique sans pour
autant diluer la mission de renseignement, le ministre de l’Intérieur a souhaité que
le chef du SCRT soit également « directeur central adjoint de la SP en charge du
renseignement » et que les chefs départementaux du renseignement territorial soient
117

Discours de M. Pascal Lalle à l’occasion du séminaire des DDSP, 15-16 mai 2014.

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