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enfin, a noué depuis 2006 des partenariats avec différentes universités dans le but
de créer des enseignements d’analyse de renseignement, instaurer une revue
scientifique dédiée au renseignement (déjà riche de 15 numéros) et organiser des
colloques internationaux sur le thème du renseignement.
Nos services sont aujourd’hui étrangers à ce mode de fonctionnement, à
l’exception notable de la DNRED qui a conclu un partenariat avec le Groupe de
recherches actions sur la criminalité organisée (GRASCO) de l’université de
Strasbourg. Hier, la DST, sous l’impulsion de son directeur M. Marcel Chalet
(1975-82) avait su recruter des universitaires et les inciter à passer le concours de
commissaire de police. Mais cette pratique appartient résolument au passé et
personne ne conteste que le CSFRS109 a échoué à drainer une expertise au profit
des services de renseignement.
Dans ces conditions, la Délégation parlementaire suggère les évolutions
suivantes :
- Les services de renseignement pourraient financer directement ou
indirectement (par leurs administrations de tutelle) des thèses de doctorat
correspondant à leurs centres d’intérêt. C’est ainsi que la direction générale de
l’armement finance plus de 150 thèses par an. Il est même possible d’assurer la
confidentialité de certains travaux (au regard des dispositions de l’arrêté du 7 août
2006 relatif à la formation doctorale) [proposition n° 20].
- Ils pourraient également faire inscrire leurs thématiques de recherche dans
les appels à projets lancés par l’Agence nationale de la recherche (ANR) à l’instar
des pratiques développées par la DGA et la DGPN depuis quelques années
[proposition n° 21].
- L’Académie du renseignement pourrait signer des conventions de
partenariat avec des écoles doctorales dans l’objectif de faciliter les contacts avec
les services de renseignement [proposition n° 22].
- L’Académie pourrait également superviser la publication d’une revue
scientifique afin de fédérer la production des universitaires en ce domaine. La DPR
note d’ailleurs avec une très grande satisfaction l’organisation d’une journée
d’étude « Espionnage et renseignement dans la Première Guerre mondiale »
organisée le 26 novembre dernier en partenariat avec l’Institut de recherche
stratégique de l’École militaire et la Direction de la mémoire, du patrimoine et des
archives du ministère de la Défense. Cette première initiative ne devra pas rester
sans suites, notamment sur des sujets plus contemporains [proposition n° 23].

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Le Centre supérieur de la formation et de la recherche stratégique (CSFRS), créé 17 novembre 2009 par le
président de la République, a pour objet le soutien, la coordination et l’animation des efforts développés en
matière de recherche et de formation stratégiques dans les domaines de la sécurité et de la défense de façon
à permettre l’élaboration et l’actualisation d’instruments de référence de niveau international.

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