Le Renseignement dans ces domaines a pour but d’identifier les entités et services
agressifs à notre encontre ainsi que leurs cibles, et de décrire leurs buts et leurs
méthodes. Il doit également permettre d’en évaluer les conséquences pour notre
souveraineté et nos intérêts, afin d’éclairer la décision politique de réponse à ces
agissements hostiles.
• La criminalité organisée
Suivant une logique de prédation et de pouvoir, la criminalité organisée tend à
substituer son ordre crapuleux à la souveraineté des Etats par l’intimidation, la violence
et la corruption, au mépris de la vie et de la dignité humaines ainsi que des droits et des
libertés fondamentales.
Elle cause des dommages parfois irréversibles - et souvent peu visibles - à la cohésion
nationale, à la santé publique, à l’environnement et à la biodiversité, à l’éducation, à la
sécurité économique et sociale, à la maitrise des flux migratoires ainsi qu’aux finances
publiques.
Si la criminalité organisée répond d’abord à des intérêts privés, elle peut peser sur les
relations internationales, exercer une influence sur des gouvernements, des parlements
ou des autorités judiciaires, policières ou militaires, et dans certains cas prendre le
contrôle d’Etats ou parties d’Etat. Enfin, certaines organisations criminelles sont
devenues de vraies puissances en capacité de concurrencer les Etats.
Cette criminalité facilite le terrorisme, y compris en Europe, en affaiblissant le niveau
de contrôle sécuritaire de certaines zones géographiques et en fournissant des moyens
de financement ou d’approvisionnement en armes, faux documents et matériels.
Les profits dégagés conduisent à la mise en place de circuits de blanchiment
transnationaux et potentiellement sophistiqués, qui participent de la dérégulation
financière et de la fraude fiscale et sociale, contribuent au détournement des richesses et
à l’affaiblissement des finances publiques ainsi que des mécanismes de solidarité
nationale.
Les services de Renseignement contribuent à l’identification des entités, des acteurs et
des flux alimentant cette criminalité organisée.
• La prolifération des armements
La prolifération des armes, tout particulièrement celle des armes de destruction massive
et de leurs vecteurs, constitue un facteur de déstabilisation internationale majeur et la
France, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, se doit de prendre
toute sa part dans son contrôle. Le Renseignement permet de déterminer la volonté
politique d’un Etat de se doter de ce type de programmes d’armement ainsi que la
doctrine associée, de caractériser la menace et, si cette dernière contrevient à des
engagements internationaux ou à nos intérêts, de la contrer. Il participe également à
l’éclairage et à l’anticipation des enjeux géopolitiques régionaux.

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