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Compte tenu des moyens financiers engagés en investissement
comme en fonctionnement et en ressources humaines, il serait souhaitable
de mettre en place au niveau du CNRLT un dispositif d’évaluation de la
performance de la politique menée avec ses moyens croissants. Un outil
permettant d’homogénéiser les informations sur les moyens consacrés par
les services de renseignement à la cyberdéfense devra être intégré dans ce
dispositif (cf. recommandation n° 59).
B. *****
1. *****
*****
Recommandation n° 57 : Poursuivre la mutualisation dans le
développement des outils, la formation et les échanges de bonnes
pratiques entre les services de renseignement.
2. La nécessaire émergence d’une filière industrielle souveraine
La sécurité dans l’espace cyber contre tout adversaire repose sur la
pleine autonomie dans la mise en œuvre des outils de cyberdéfense et donc
la maîtrise de capacités critiques souveraines. Plus encore lorsqu’il s’agit de
protéger les services de l’État et les activités d’importance vitale ou de
soutenir l’action des armées ou des services de renseignement.
Dans nombre de technologies-clés, l’excellence scientifique française
est reconnue grâce au niveau de formation de ses mathématiciens et
ingénieurs et à la qualité de ses organismes de recherche. Mais la
constitution d’une industrie française de logiciels de cybersécurité, capable
de rivaliser avec les entreprises américaines ou israéliennes tarde à venir. Ce
qui pose un problème pour l’autonomie de notre cyberdéfense et renchérit
probablement les coûts.
Cette situation est mise en évidence dans le rapport commun des
inspections sur les missions et effectifs de l’État contribuant à la
cybersécurité de février 2019. Ce rapport note que la Revue stratégique de
cyberdéfense préconise que la France se dote d’une véritable stratégie
industrielle. Si la filière française a connu une croissance de 12 % de 2013 à
2016, elle présente trois faiblesses : sa dépendance aux composants
électroniques fournis par une industrie du numérique de moins en moins
européenne, un tissu de PME trop peu structuré, une filière qui peine à
s’organiser au niveau national. Dès lors, même dans l’administration, les
produits étrangers liés à la souveraineté numérique représentent une place
importante des achats.