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À l’instar de la problématique posée par les modes opératoires russes,
l’analyse de la menace des modes opératoires supposés chinois se confronte à
d’importants efforts de dissimulation, afin de rendre hasardeuse toute stratégie
d’attribution technique.
Enfin, les modes opératoires supposés chinois recourent souvent à une
stratégie de compromission des chaînes d’approvisionnement de leurs cibles
finales. Visant des prestataires de services numériques ou des bureaux d’études, ces
attaques par rebond facilitent une pénétration discrète dans les réseaux de grands
acteurs, réputés plus matures en matière de cybersécurité. La phase initiale de la
compromission, souvent la plus sensible, se déroule donc généralement hors de
portée des moyens d’investigation ou de détection étatiques qui s’appliquent
préférentiellement aux réseaux des administrations centrales et des opérateurs
d’importance vitale (OIV).
Enfin la dernière est la démystification de l'usage du cyber, que ce
soit à des fins de sabotage ou de désinformation par des États qui l'assument
comme une arme de déstabilisation ou de désorganisation massive à part
entière 1.
Derrière ces tendances, il y a un changement de nature qui fait
qu'aujourd'hui les États démocratiques réfléchissent à des changements de
stratégie et d'organisation pour répondre à ces défis : le caractère massif de
l'information, son instantanéité et les difficultés d'attribution ont mis les
organisations face à une pression tout à fait nouvelle. Les stratégies tant
française, qu'allemande ou britannique ont cherché à réévaluer cette menace
et la façon d'y répondre.
C. L’EXPLOITATION DES VULNÉRABILITÉS DE LA NUMÉRISATION
TOUCHE AUSSI LE CHAMP DE BATAILLE MILITAIRE
Nos adversaires ont parfaitement compris l’avantage politique,
économique ou opérationnel qu’ils pouvaient obtenir de l’exploitation des
vulnérabilités de cette numérisation galopante, touchant aussi le champ de
bataille militaire.
Comme le montre, l’utilisation décomplexée des réseaux sociaux par les diplomates chinois pendant
la crise sanitaire du printemps 2020 en contradiction avec les usages diplomatiques pour commenter
en public et critiquer ouvertement, dans la langue des États où ils exercent et en manipulant
subtilement informations vérifiées et fausses informations crées de toute pièce, les décisions prises
par les autorités de ces États. La centralisation de l’administration chinoise et le fait que ces
diplomates aient reçues une formation spécifique dans ce domaine montre bien qu’il ne s’agit pas
d’initiatives relevant de la créativité personnelle mais d’une stratégie de communication mûrement
réfléchie.
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