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Recommandation n° 42 : Informer la délégation parlementaire au
renseignement des manquements déontologiques graves commis par leurs
agents ou leurs anciens agents, et des procédures juridiques initiées à leur
encontre.
1. Le contrôle de leur expression publique : un exercice délicat
Arnaud Danjean, député européen et ancien agent de la DGSE
« regrette que […] d’anciens agents de la DGSE se considèrent omniscients sur
toutes les questions de sécurité » 1. Pour sa part, il « décline énormément de
sollicitations, d’abord parce que cela fait longtemps [qu’il n’est] plus à la DGSE
[…], deuxièmement, lorsqu’[il était] à la DGSE, [il n’était] pas spécialiste du
contre-espionnage ou du contre-terrorisme ». Ainsi, malgré une douzaine
d’années passées dans ce service, Arnaud Danjean « ne se sent pas autorisé à
donner son avis sur tout », et appelle à un renforcement du contrôle des
anciens agents des services de renseignement qui, pour certains d’entre eux,
auraient révélé des sources dans des ouvrages qu’ils ont écrits.
Le contrôle de l’expression publique des agents est un exercice
délicat dès lors qu’aucune information classifiée n’est délivrée. Seules leur
rigueur et leur déontologie personnelles, et celles des médias qui les invitent,
permettront de mesurer leurs prises de parole et d’éviter de livrer des
analyses – voire des informations – erronées à un public peu sensibilisé aux
questions de renseignement.
En revanche, si des informations classifiées sont livrées
publiquement, les services doivent être en mesure d’entamer des poursuites
judiciaires, notamment à des fins dissuasives, tant les peines encourues sont
lourdes.
2. Les jeunes retraités constituent une cible de choix pour les
services étrangers
Les cadres des services de renseignement ne sont pas les seuls à faire
l’objet de tentative de « retournement » par un service étranger. La DRSD
relève que les cadres de l’industrie de défense font eux aussi l’objet de
tentatives de recrutement par des puissances étrangères à des fins de
transferts de technologies. Ces puissances agissent par des ciblages réfléchis
de cadres à haute valeur ajoutée, qu’ils soient actifs ou jeunes retraités, en
raison de leur positionnement ou de leur accès à des données classifiées.
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1

Source : émission « Conversations secrètes, le monde des espions », France Culture.

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