- 264 -
FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE
l’introduction les causes, l’histoire, etc. mais cette réflexion sur les causes
mérite, un rapport à elle seule, tant elle est complexe.
Ce rapport est riche, intéressant, bien structuré. Ses propositions, qui
sont juridiques et techniques, sont conformes à notre rôle de législateur.
Toutefois, elles s’enchaînent, sans hiérarchie. Pourquoi ne pas isoler les plus
importantes pour les mettre en lumière ? De plus, certaines suggèrent de tripler
voire quadrupler les effectifs de tel service. Faut-il être aussi précis ?
M. Jeanny Lorgeoux. – Si l’objectif était de fournir au législateur un
vade-mecum juridique de haut niveau pour nous aider à faire notre travail, le
résultat est excellent. Réfléchir aux causes du phénomène relève d’un autre
exercice. Nous n’avions pas pour mission de rédiger une thèse exhaustive, mais
de travailler dans un cadre bien défini. Je donne un super-quitus au rapporteur.
Évidemment, toute œuvre humaine est perfectible…
M. Alain Gournac. – Je salue le travail du rapporteur. Les auditions,
bien choisies, ont été de haut niveau. Notre but n’était pas de traiter l’ensemble
des sujets, mais de formuler quelques propositions. Il conviendrait en effet de
mettre en valeur les plus importantes pour bien attirer l’attention. J’avais été
déçu par le premier document ; je ne l’ai pas été par la version finale qui rend
compte de ce que nous avons entendu. Les propositions sont de bon sens,
inspirées par le terrain. Certes nous ne réglons pas tout, mais ce rapport sera
important. Je ne regrette pas d’avoir participé à cette commission, où j’ai appris
beaucoup de choses.
Mme Joëlle Garriaud-Maylam. – Le rapport est excellent. D’un point
de vue méthodologique, il est dommage que nous n’ayons eu que quelques
heures pour prendre connaissance du rapport. Il faudrait revoir le
fonctionnement des commissions d’enquête pour autoriser leurs membres à
emporter un exemplaire à domicile, moyennant la signature d’une décharge.
Je félicite le rapporteur pour ce travail de fond. Ayant été
rapporteure dans des organismes internationaux, je sais que la tâche n’est pas
simple. Bravo ! Le rapport comporte une analyse des causes du djihadisme.
Peut-être pourrions-nous toutefois inclure un paragraphe sur ce thème dans
l’introduction ? Puisque ce rapport doit faire référence, pourquoi également ne
pas ajouter une bibliographie ?
M. Alain Gournac. – Un dernier mot : il est vrai que ce rapport aurait
mérité que nous ayons une discussion préalable entre nous !
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – Nous l’avons eue : elle a duré
trois heures !
Mme Esther Benbassa. – C’est vrai.
Mme Sylvie Goy-Chavent. – Je salue l’énorme travail qui a été
accompli. Sur la forme, il serait bon de faire ressortir les principales
propositions. Le gouvernement a fait des annonces depuis les attentats.