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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE
Enfin comme votre rapporteur a pu le constater lors de sa rencontre
avec le Federal Bureau of Prisons, l’ensemble des aumôniers intervenant en
prison aux États-Unis, a fortiori dans les prisons de haute sécurité, sont
soumises à des exigences de diplômes (une maîtrise de théologie d’une
université reconnue par le Ministère de l’Éducation) et d’expériences : tout
aumônier doit avoir exercer en tant que « conseil théologique » dans des
prisons de comté et doit disposer d’une attestation reconnaissant cinq ans
d’ancienneté en tant qu’imam.
Sur ce modèle, votre rapporteur propose qu’à terme, l’ensemble
des aumôniers agréés en prison ait suivi une formation théologique
sanctionnée par un diplôme, ainsi qu’une formation pratique et spécifique
à l’activité « d’intervenant d’aumônerie en milieu carcéral ».
Cette obligation, qui serait une condition de l’agrément, suppose une
entrée en vigueur différée afin de permettre aux aumôneries nationales
d’organiser leur formation et de fiabiliser leurs propres modules.
Proposition n° 90 : Évaluer et certifier les modules de formation pratique
spécifiques à l’activité d’intervenant d’aumônerie dans les établissements
pénitentiaires.
Proposition n° 91 : Conditionner, dans des délais à déterminer, la délivrance
de l’agrément d’aumônier pénitentiaire au suivi d’une formation théologique
diplômante et d’une formation pratique spécifique à l’activité d’aumônerie
en milieu carcéral.
(iii) Renforcer l’attractivité de cette activité
Afin de permettre la diffusion d’un contre-discours crédible, il peut
apparaître préférable que les aumôniers qui interviennent dans les
établissements pénitentiaires soient en capacité de communiquer
efficacement avec les détenus grâce à une certaine proximité en âge, en
origine socio-économique ainsi qu’une compréhension commune des
« codes » propres à chaque génération. Or, pour toutes les aumôneries, il est
difficile d’attirer vers l’aumônerie pénitentiaire des personnes issues de
la population active : hormis la religion catholique dont les effectifs du clergé
permettent un grand nombre d’intervenants bénévoles, la plupart des
intervenants sont des retraités.
C’est précisément pour permettre à toutes les générations
d’intervenir, même ponctuellement, en milieu carcéral que l’organisation
et le financement des intervenants d’aumôneries répond à un système de
vacations horaires et non de salariat. Cette gestion souple s’assimile au
régime informel des collaborateurs occasionnels du service public de la
justice, dont dépendent les experts, les traducteurs, des experts, des
médiateurs civils, etc. Ces activités relèvent d’un paiement qui est fonction