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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE

À l’instar de ce qui existe dans certains pays 1, cette unité pourrait être
majoritairement composée d’agents provenant justement des différents
services à coordonner, détachés pour une période d’au moins trois ans au
sein de l’unité. Cela permettrait de faciliter les contacts entre le service de
coordination et les services en charge de la lutte contre le terrorisme et de
réduire les phénomènes de concurrence entre services.
Proposition n° 19 : Composer l’unité de coordination de la lutte
antiterroriste (UCLAT) pour moitié au moins de personnes détachées des
services faisant l’objet de la coordination.

b) Renforcer le service central du renseignement territorial (SCRT)
Le remplacement de la SDIG par le SCRT a été une étape essentielle
de la rénovation du renseignement territorial, permettant notamment un
accroissement progressif des effectifs y étant affectés. Toutefois, le service
actuel n’a pas encore retrouvé son niveau opérationnel d’avant 2008.
Se pose tout d’abord la question de son rattachement organique,
puisque le SCRT dépend de la direction centrale de la sécurité publique
(DCSP). Comme exposé ci-dessus2, cette direction se caractérise par le
périmètre très large de ses missions, le renseignement n’en étant qu’un volet
parmi d’autres. Ainsi, le SCRT et ses services départementaux sont sollicités
sur beaucoup d’autres sujets que le renseignement, liés au maintien de
l’ordre public. Avec des effectifs parfois très réduits et l’existence de
priorités spécifiques pour chaque territoire, il existe un risque de dispersion
de l’action du SCRT, alors même que la DGSI ne peut se concentrer avec
efficacité sur la lutte contre le terrorisme djihadiste qu’en s’appuyant sur un
renseignement territorial de qualité, capable de prendre en charge les
phénomènes qui apparaissent en amont de la radicalisation.
Toutefois, le renseignement territorial faisant l’objet de réformes
quasi ininterrompues depuis 2008, votre rapporteur insiste sur le fait que de
nouvelles modifications du SCRT devraient être mesurées. À cet égard, la
transformation du SCRT en direction centrale permettrait de répondre aux
difficultés de positionnement du service sans entraîner de bouleversements
majeurs de son fonctionnement.
En tout état de cause, les moyens aussi bien humains que matériels du
SCRT sont encore trop limités pour permettre au service de mener efficacement
ses missions. Dans la suite des augmentations récentes de personnels et de
Notamment aux États-Unis, comme la délégation de votre commission d’enquête, qui s’est
entretenue avec des fonctionnaires du centre national de contre-terrorisme (NCTC) dépendant de
l’ODNI (office de coordination de la communauté du renseignement) a pu le constater lors de sa
mission à Washington.
2 Cf. page 88.
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