2. Réaffirmer le sens de la mission des forces de sécurité intérieure
Alors que la rénovation du pacte de protection et de sécurité repose avant
tout sur la restauration d’une relation de confiance entre la population
et les forces de sécurité, les modalités d’exercice des missions de sécurité
doivent davantage intégrer la dimension humaine pour bâtir une sécurité
à hauteur d’homme. Cette évolution très souhaitable du pacte de sécurité
plébiscité par les Français implique non seulement les acteurs internes au
ministère de l’Intérieur mais également tous ceux qui progressivement
intègrent le continuum de sécurité.
La mutation du pacte de protection et de sécurité passe par une révision
des missions et surtout de la manière de les exercer par les forces de
sécurité intérieure. L’action des forces de l’ordre doit s’inscrire dans un
contexte caractérisé non pas tant par des menaces radicalement nouvelles
mais par l’évolution de leurs vecteurs, leur temporalité, leur spatialisation,
leur capacité de propagation et donc leurs effets. Ces modalités,
particulièrement mouvantes, rendent plus complexe la gestion des crises
notamment.
Dès lors, policiers et gendarmes doivent adopter une approche plus globale
des questions de sécurité et la décliner dans leur manière d’appréhender la
mission de sécurité et son exercice.
L’attente de protection de la population s’est exprimée très largement
pendant la phase de concertation du Livre blanc et se traduit notamment au
travers de la réussite de la police de sécurité du quotidien, qui par son mode
de mise en œuvre, aborde les problèmes de sécurité des habitants d’une
commune, d’un quartier, de manière globale et pragmatique. L’opposition
classique prévention / répression paraît dès lors moins opérante puisque ces
modalités d’actions sont aujourd’hui mieux articulées pour appréhender la
problématique dans son ensemble, dans la recherche d’un équilibre entre
police dite de proximité et police d’intervention.
Les forces de sécurité intérieure doivent s’efforcer d’aborder les questions
de sécurité à hauteur d’homme, en continuant de prendre pied sur la réalité
du terrain, afin de toujours mieux en comprendre les causes et définir les
stratégies d’actions les plus adaptées.
Cette approche globale des phénomènes de délinquance, qui n’est pas
totalement nouvelle comme en témoignent les outils mis en place depuis
quelques années afin d’assurer une coordination de l’action des services
(création des CORAT, des CODAF ou encore des GIR(14)), les forces de
sécurité intérieures l’ont adaptée à d’autres champs de leurs missions.
Les missions des forces de sécurité intérieure contribuent toutes au
pacte de protection des Français : elles doivent assurer leur sécurité dans
la vie de tous les jours, garantir l’expression des libertés publiques mais
également prévenir les crises en intégrant davantage les interactions
avec l’environnement international. Certaines missions, qui répondent
aux mêmes objectifs du pacte de protection, sont abordées sous l’angle
organisationnel, du fait de la nature des évolutions nécessaires pour
répondre aux enjeux de sécurité.

14
CORAT : coordination opérationnelle renforcée dans les agglomérations et
les territoires, circulaire ministérielle du 10 juin 2011, CODAF : comité opérationnel
départemental anti-fraude, décret du 25 mars 2010, GIR : groupes interministériels de
recherches, circulaire interministérielle du 22 mai 2002.

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