que la population fait preuve d’une défiance croissante à l’encontre des
émetteurs institutionnels comme des médias traditionnels.
Cette stratégie de communication, portée par la DICOM du ministère de
l’Intérieur, doit pouvoir s’articuler autour de la proximité, l’accessibilité
mais aussi la simplicité et doit également prendre en compte le souhait
des Français à intégrer le continuum de sécurité. L’ouverture du ministère à
ses partenaires extérieurs mais également plus généralement aux citoyens
constitue un axe fort d’évolution de sa manière de communiquer.
1.3.3. Intégrer la communication comme une dimension à part entière de la
mission de sécurité intérieure
Au-delà des actions de communication classiques et planifiables
(campagnes de valorisation, de recrutement, d’information etc.), ce
nouveau contexte doit amener le ministère de l’Intérieur à intégrer la
« fonction communication » comme une dimension à part entière de
l’action opérationnelle. De fait, s’il n’est pas possible de masquer un
échec opérationnel par une communication avantageuse, un événement
comme celui de Lubrizol a montré à l’inverse qu’il ne suffisait plus de
réussir la gestion opérationnelle d’une crise et qu’il fallait en sus réussir la
communication de crise, ce qui suppose d’anticiper systématiquement les
enjeux de communication, mais aussi de disposer des moyens matériels et
des compétences adéquats au sein des services du ministère de l’Intérieur,
dans les directions centrales comme dans les préfectures.
Tout en acceptant une certaine asymétrie (il n’est ni possible ni souhaitable
de réagir à la moindre vidéo diffusée sur les réseaux sociaux) et en assumant
une posture de neutralité administrative dans la communication, il faut
que les différents acteurs de la communication du ministère de l’intérieur
soient en capacité d’être présents et réactifs sur les réseaux sociaux, de faire
entendre rapidement et régulièrement une parole officielle en situation
de crise, de produire leurs propres images et contenus, de vérifier le plus
rapidement possible les informations en circulation pour être en mesure, le
cas échéant, de les infirmer et de les décrypter.
Il s’agit avant tout de conforter la communication en tant qu’élément
contribuant à la légitimité de l’action des forces de sécurité intérieure, en
renforçant la lisibilité de cette action et sa compréhension par les citoyens.
Cela implique notamment de mieux expliquer les règles et les cadres
d’intervention afin qu’ils soient mieux acceptés et mieux intégrés par
chacun. Cette évolution doit pouvoir s’appuyer sur les forces de sécurité
intérieure, déployées sur tout le territoire qui doivent gagner en notoriété
localement auprès de la population en développant une communication
de proximité, portée au quotidien par les acteurs de terrain.
Pour y parvenir, il importe de se doter d’un maillage et d’une chaîne de
communication adaptés aux enjeux de la sécurité intérieure, autrement
dit, il s’agit de réorganiser la communication du ministère de l’Intérieur.
Renforcer le réseau territorial des communicants (préfecture, police,
gendarmerie, pompiers) permettra de tendre vers plus de proximité et de
concret, sous la coordination de la DICOM. La place aujourd’hui occupée
par les réseaux sociaux suppose également une adaptation des services de
communication des préfectures en y intégrant des community managers.
Les crises récentes, telle que celle des gilets jaunes ou encore liée à la
COVID-19, ont obligé le réseau territorial à développer leur présence sur les
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