Livre blanc de la sécurité intérieure

C’est ensuite le développement de l’offre numérique publique de la
gendarmerie et la police nationales (généralisation de la plainte en ligne)
qui permettra une plus grande efficience dans la gestion tant des enquêtes
que des attentes du citoyen. C’est enfin la procédure pénale numérique
qui contribuera à fluidifier les échanges entre forces de sécurité intérieure
et magistrats. Elle représente un enjeu majeur et permettra de dégager les
praticiens d’actions chronophages. Dans le même temps, le basculement
vers l’identité numérique des Français (programmes CNIe, IDNum)
sera organisé en offrant des services et un écosystème de citoyenneté
cybersécurisée.
2.2.2. Rénover les infrastructures et systèmes d’information
La robustesse d’un tel développement nécessite bien entendu
l’amélioration de la résilience des infrastructures critiques que sont les
centres d’hébergement de données par le renouvellement de certains
matériels (baies, climatiseurs…). Une augmentation capacitaire sera
nécessaire afin d’être en mesure de fournir la puissance informatique
indispensable aux nouvelles applications via la création de nouveaux datacenter. L’amélioration des réseaux est un corollaire obligatoire afin de
garantir une augmentation des débits et sera l’occasion d’anticiper la fin
du réseau téléphonique à base de fil de cuivre programmé pour 2023. Ces
installations, dont le fonctionnement devra être garanti en temps normal
comme en temps de crise, devront être maintenus par des personnels
spécialisés dont la disponibilité sera garantie.
Les systèmes d’information centraux du ministère ont besoin d’être
rénovés : la dette technique applicative est constituée de l’écart entre l’état
de l’art et les composants qui constituent les applicatifs. Elle se matérialise
également par la qualité des systèmes d’information produits (qualité
du code produit, cybersécurité, RGPD), les conditions de maintenance
ou la gestion de son cycle de vie. Outre les coûts récurrents de nonqualité qu’elle engendre, elle a également un impact sur la gestion des
compétences des techniciens et des ingénieurs qui interviennent sur les
systèmes d’information.
En outre, le ministère doit doter ses sites des outils de protection les plus
modernes pour en assurer une protection optimale. Le renouvellement des
caméras, l’interconnexion des sites centraux (vidéo-protection) avec renvoi
d’images inter-sites, le déploiement d’une solution de reconnaissance
faciale apte à rechercher des individus sur critères spécifiques, ou encore la
rénovation de la protection des sites de la préfecture de police sont autant
de chantiers à poursuivre.
2.2.3. Investir dans l’intelligence artificielle
La performance future dépend également d’une meilleure utilisation des
données disponibles. C’est ainsi que l’acquisition de capacité d’intelligence
artificielle, la modernisation cartographique, la gestion prévisionnelle, la
récupération des données de tiers s’avèrent nécessaires pour améliorer
l’agilité de la réponse opérationnelle des unités. Ces évolutions seront
conduites dans le respect des libertés individuelles et des règlements
relatifs à la protection des données.

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