ministère de l’Intérieur de bénéficier d’une dynamique d’innovation. Cette
structuration présente cependant l’inconvénient d’un cloisonnement
excessif préjudiciable à la prise en compte des transversaux peuvent
et au portage de priorités ministérielles. La création du ST(SI)² entre la
police nationale et la gendarmerie nationale a contribué à rapprocher
progressivement les programmes d’innovation.
Au-delà des programmes communs, il faut prendre en compte le besoin de
structures partagées. Ainsi le ministère ne s’est pas encore doté d’un centre
technique et d’essai réunissant des techniciens et des opérationnels. Ce
sont ces derniers qui, au surplus de leurs missions opérationnelles, sont
sollicités dans les projets de recherche.
Enfin, la recherche n’est pas suffisamment utilisée pour préparer l’avenir,
poser des réflexions stratégiques sur les menaces et solutions afin d’en tirer
une trajectoire capacitaire.
Ce constat est désormais largement partagé, les services opérationnels
étant d’accord sur le besoin de convergence.
Fort de son vivier de compétences, le ministère de l’Intérieur pourrait se
mettre en capacité d’organiser et de piloter un écosystème de recherche et
innovation. Le ministère de l’Intérieur a besoin d’un dispositif d’animation
de communauté léger, qui pourrait prendre la forme d’un comité de
recherche et d’innovation de sécurité intérieure (CRISI), composé de
policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers et appuyé par le regard de
personnalités extérieures des conseils scientifiques de la police et de la
gendarmerie.
Sous la présidence tournante des directions générales et doté d’un mandat
ministériel, il couvrirait l’intégralité du champ de l’innovation, notamment
ses dimensions technologiques et industrielles. Il animerait la réflexion et
« l’usine dispersée », afin de consolider l’écosystème de recherche et de
pérenniser la capacité des projets d’innovation de répondre aux besoins
des utilisateurs finaux.
Sans se substituer aux porteurs de besoins et de projets dont il devrait
favoriser l’émergence, ce comité proposerait la priorisation des efforts
capacitaires et financiers sur des besoins majeurs et structurants. Jouant le
rôle qui revient au ministère de l’Intérieur au sein du comité de programme
chargé d’élaborer, sous la coordination du SGDSN, le programme de travail
d’Horizon Europe ; il représenterait le ministère de l’Intérieur dans les
travaux du groupe des six.
Le comité proposerait des partenariats de recherche agiles avec des
acteurs extérieurs comme des clusters industriels, des établissements de
recherche (CEA, CNRS, universités), d’autres ministères mais également la
société civile dans le cadre du continuum de sécurité. Il devrait élaborer la
feuille de route ministérielle de la recherche et de l’innovation et assurer
le secrétariat d’un conseil ministériel de la recherche et de l’innovation du
ministère de l’Intérieur, organe de décision stratégique et d’orientation de
la recherche en sécurité intérieure à créer.
Enfin, il disposerait d’un budget d’incubation pour financer la construction
de projets et la projection européenne du ministère de l’Intérieur. Plus
structurellement, le comité pourrait servir de support pour sanctuariser
des ressources budgétaires ministérielles afin d’assurer l’amorçage des
projets de recherche et innovation. En effet, avant de faire financer un
projet technologique par l’ANR ou l’Union européenne, la réalisation d’une
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