Livre blanc de la sécurité intérieure
respecter les finalités de traitement. Ainsi, le partage d’informations entre
systèmes s’en est trouvé limité à quelques interfaçages applicatifs, et l’agent
devra souvent consulter un ou plusieurs systèmes puis alimenter différentes
applications.
Au regard de la profusion de données et du volume à analyser
quotidiennement, la tendance n’est donc plus d’avoir autant d’interfaces
que de systèmes, mais bien de faciliter la vie des agents et des usagers en leur
apportant l’information agrégée, et en fournissant des outils qui permettent
de synthétiser l’information pour permettre à l’agent de travailler de façon
efficace et à l’usager d’obtenir le service attendu.
Le ministère doit disposer de systèmes d’informations modernes qui
présentent dans des interfaces intuitives une information lisible, synthétisant
des informations massives issues de plusieurs domaines qui permettent à
l’agent d’apporter une plus-value dans le traitement de ses missions. Ces
systèmes doivent être adaptés aux métiers, dans des parcours utilisateurs
basés sur l’agent, y compris lorsque celui-ci réalise des missions qui englobent
des actions administratives et des actes judiciaires. Les usagers quant à eux
doivent être guidés dans la multitude de services qui leurs sont offerts, tout
en leur demandant uniquement les informations nécessaires à leur requête
(recours à l’identité numérique et « Dites le nous une fois »).
Ainsi, l’automatisation de tâches répétitives ou laborieuses, y compris
dans le traitement des parcours des victimes et des demandeurs doit être
généralisée. L’usager pour sa part pourra lui aussi avoir recours à des robots
conversationnels (chatbots) pour obtenir les informations essentielles dont
il a besoin.
Afin de permettre aux agents, aux forces de sécurité intérieures et aux secours
de travailler plus efficacement, il importe d’avoir recours à l’intégration du
traitement du langage naturel dans les outils du quotidien (commandes
vocales ou de speech to text)
Les moyens de travail nomades devront se généraliser, non seulement pour
permettre le télétravail mais surtout pour permettre le rapprochement des
militaires et des fonctionnaires de leurs concitoyens, sans retour impératif
dans les locaux pour le traitement des missions. Les expérimentations autour
de la réalité augmentée devront certainement conduire à l’introduction
de nouvelles technologies dans les véhicules ou l’équipement des forces.
Ses moyens de nomadismes permettront notamment de contextualiser
l’information présentée en ayant recours à la géolocalisation des agents
comme des données recueillies.
Ces facilités, qui deviendront la norme, permettront aux personnels du
ministère d’être plus performants en étant à la fois plus disponible grâce
au gain de temps que les nouvelles interfaces lui offriront, mais aussi grâce
à une proximité renforcée et une facilité à se projeter dans les situations
opérationnelles.
Propositions :
Envisager pour chaque nouveau système la relation de l’utilisateur au
système sous les nouveaux prismes de la dictée vocale, de la réalité
augmentée, de la saisie automatisée et unifiée et de la présentation de
données agrégées.
Avoir recours à l’intelligence artificielle pour automatiser les tâches
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