tisés. Ils leur appliqueront des traitements classiques et d’autres, imprévisibles,
l’ingéniosité des néophytes pouvant procurer à des logiciels des structures
inattendues. L’établissement des banques de données devenant rentable, on
peut craindre qu’existe sur chaque individu, une accumulation d’informations et
qu’elles soient réparties dans un nombre de plus en plus grand de fichiers.
Compte tenu de l’accroissement des flux d’informations, le rôle de ceux qui
contrôleront les réseaux de communication ou qui à distance, assureront
l’entretien des systèmes mis en place, sera primordial.
Du point de vue de la défense des libertés, le contrôle des fichiers
détenus par une multitude de professionnels et même de particuliers, sera
délicat. Des adaptations à la loi seront sans doute nécessaires, mais il faudra
plus que jamais compter sur l’autodiscipline. Celle-ci devra être acquise dès
l’école.
Il n’est pas trop tôt pour former aujourd’hui les utilisateurs de demain. Les
expériences menées actuellement sur l’introduction de l’ordinateur dans les
établissements scolaires mériteraient d’être développées. La Commission a
constaté l’accueil très favorable réservé par les enfants à cette nouvelle écriture.
En même temps qu’ils en apprendront l’emploi, ils devront en connaître le bon
usage.
La Commission contribuera à fournir les éléments de base d’une
pédagogie des rapports avec l’informatique. A travers l’établissement des
dossiers de formalités, elle commence à promouvoir un langage de description
des systèmes informatiques.
La loi s’est préoccupée du respect de l’identité humaine afin que chacun
puisse rester lui-même. On doit admettre que l’individu est une parcelle de la
nation et que globalement celle-ci est également concernée par le
développement de l’Informatique.
Ce développement s’opère dans un cadre international où les
perspectives si indispensables de coopération ne doivent pas faire oublier
les réalités d’une concurrence économique qui risque de s’exercer au
détriment des pays les plus jaloux de la sauvegarde des libertés, y compris
entre pays de tradition libérale et démocratique qui ont déjà mis en œuvre
des législations protectrices.
Il est indispensable que la France ait ses propres banques de données
sous peine de perdre son identité culturelle. Des efforts méritoires sont en
cours, mais ils doivent être amplifiés car le retard s’accroît d’année en année. Si
des mesures rapides ne sont pas adoptées à ce sujet, l’usage de la langue
française est lui-même en péril.
Comme l’a souligné le Président de la République, l’intelligence artificielle
n’est pas une intelligence qui domine, c’est une intelligence qui prépare et qui
complète. Il restera toujours à l’homme « l’imagination, l’invention de nouveaux
concepts scientifiques, la recherche de nouvelles valeurs artisanales, éthiques
et morales ».
En y prenant garde, l’informatique peut-être mise au service d’une
société plus qualitative. La Commission s’efforcera dans l’avenir d’être non
116