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Le renseignement territorial serait ainsi chargé du pilotage de l’analyse et
de la synthèse afin de fournir un renseignement unifié sur les activités de ces
mouvements [Recommandation n° 11].
4. Promouvoir la mobilité des agents.

Depuis fin 2019, le SCRT s’est doté d’une clé de répartition des effectifs
employables pour les adapter à la charge d’activité des services territoriaux. Cette
clé de répartition tient notamment compte d’un critère de population mais s’appuie
également sur des données spécifiques au renseignement territorial (fréquence des
visites officielles, évaluations, productions, manifestations, nombre de fiches
créées, travail en milieu fermé, etc.). En mêlant ces données, il s’agit d’obtenir la
vision la plus juste possible de la charge de travail de chaque service de
renseignement territorial pour répartir de la façon la plus pertinente les effectifs. En
effet, chaque territoire a ses spécificités et un traitement uniformisé de l’ensemble
ne saurait les refléter, ce qui conduirait alors à une mauvaise répartition des effectifs,
premiers acteurs du renseignement.
Alors que le SCRT indique ne pas disposer d’informations sur la durée
moyenne d’affectation de ses personnels non soumis à une obligation de mobilité,
cet outil devrait être utilisé pour mettre en place un plan incitatif de mobilité des
agents. Pour la qualité du renseignement produit, la durée d’affectation dans un
service ou sur un territoire ne doit en effet être ni trop courte (effet négatif d’un turn
over trop fréquent) ni trop longue (effet routinier). La mobilité des agents devrait
également être favorisée entre services de renseignement du second cercle
[Recommandation n° 12].
5. Renforcer les compétences du renseignement territorial par un
recrutement plus diversifié et des formations adaptées aux besoins des
missions de renseignement.

Depuis la création du SCRT, des progrès ont été accomplis dans le domaine
de la formation des personnels du renseignement territorial. Environ un millier
d’agents bénéficient chaque année d’une action de formation (stage d’intégration,
modules thématiques, formations techniques).
Il convient d’adapter en permanence cette offre de formation à l’évolution
des menaces et des modes opératoires. À ce titre, un plan de formation linguistique
(arabe, anglais, turc…) devrait être déployé à destination des agents du
renseignement territorial qui sont en charge des sujets liés à la radicalisation et à la
lutte contre le terrorisme. De même, des formations aux outils et aux usages
numériques devraient être développées.
Un partenariat renforcé entre l’Académie du renseignement et les services
du second cercle est également souhaitable afin de pourvoir à la formation d’analystes
au sein de la filière « renseignement territorial » [Recommandation n° 13].

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