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Cette même réforme de 2008 a confié à la Direction centrale de la sécurité
publique (DCSP) une mission d’information générale avec la création en son sein
d’une sous-direction de l’information générale (SDIG) qui reprend l’essentiel des
missions des renseignements généraux. À la DCRI le renseignement principalement
en milieu fermé ; à la SDIG le renseignement principalement en milieu ouvert.
À sa création, le SDIG compte 1 544 agents répartis sur l’ensemble du
territoire national, dans le cadre d’un renseignement de proximité. La participation
directe de la gendarmerie à cette mission d’information générale était prévue via le
détachement par la gendarmerie d’un militaire au sein de chaque service
départemental d’information générale.
Cette réforme de 2008, initialement présentée comme une fusion entre la
DST et les renseignements généraux, s’est toutefois révélée être davantage une
absorption – brutale – des RG, mal vécue par les agents concernés. Sans que cela
ne soit jamais assumé, il s’agissait en quelque sorte d’effacer la culture RG. La
SDIG disposait de peu de moyens.
Il s’en est suivi une crise d’identité et de reconnaissance du renseignement
territorial qui a conduit à une nouvelle réforme, en 2014, avec la transformation du
SDIG en un service central à part entière dédié au renseignement territorial. Cet
échelon central a été distingué des autres sous-directions de la DCSP en devenant
le Service central du renseignement territorial (SCRT) ; composé très
majoritairement de policiers mais aussi de gendarmes. Pour le diriger, un second
poste de directeur central adjoint de la sécurité publique, spécialement chargé du
renseignement territorial, a été créé. La participation active de la gendarmerie à la
mission de renseignement s’est traduite par la création, en décembre 2013, de la
sous-direction de l’anticipation opérationnelle (SDAO) au sein de la direction
générale de la gendarmerie nationale (DGGN). La SDAO, comme le SCRT,
appartient au second cercle de la communauté du renseignement ; elle centralise,
analyse en temps réel et anime toute la chaîne fonctionnelle chargée du recueil du
renseignement dans la gendarmerie, en liaison étroite avec le SCRT qui relève pour
sa part de la DGPN.
La DCRI fut pour sa part transformée en Direction générale de la sécurité
intérieure (DGSI), service actif de la police nationale, mais directement rattaché au
ministre et non plus dépendant de la DGPN, lui conférant une autonomie de
recrutement et de fonctionnement. Ses missions sont fondées sur la défense de la
souveraineté nationale, des intérêts fondamentaux de la Nation et de l’intégrité des
institutions républicaines.