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Bénéficiant du maillage tant des services territoriaux de sécurité publique
que des unités de gendarmerie, le renseignement territorial, grâce à son réseau de
proximité, doit jouer un rôle déterminant, notamment dans la détection des
« signaux faibles » et contribue à ce titre à la mission de prévention du
terrorisme. Au sein du SCRT, la détection de la radicalisation et la prévention du
terrorisme font l’objet d’un dispositif complémentaire particulier : des antennes du
renseignement territorial situées en zone gendarmerie sont ainsi composées de
gendarmes, mais placées pour emploi sous l’autorité du chef du SDRT.
La détection de ces signaux faibles permettant de contrecarrer le passage à
l’acte d’un individu isolé est un défi majeur pour le renseignement territorial dans
le cadre de son concours à la lutte anti-terroriste. À ce titre, et compte tenu des
profils des objectifs du renseignement territorial, le dialogue avec la médecine
psychiatrique et la lutte contre les vecteurs de propagande constituent aujourd’hui
des enjeux prioritaires. En effet, alors que les récents attentats commis en France
ont pour la plupart du temps été le fait de personnes non connues des services de
renseignement, la problématique est de plus en plus celle d’un suivi de masse
d’individus plus ou moins imprégnés d’islam radical ou de propagande terroriste et
présentant des troubles psychiatriques les rendant instables et particulièrement
influençables.
La prévention de la menace terroriste et le suivi des phénomènes de
radicalisation appellent également une coordination indispensable et qui s’est
renforcée ces dernières années. Elle se déploie dans diverses enceintes, notamment
les groupes d’évaluation départementale (GED), les CEPRAF et au niveau national,
l’état-major permanent (EMaP) hébergé par la DGSI au titre de son rôle de chef de
file de la lutte anti-terroriste.