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III. PENDANT LA CRISE SANITAIRE, LES MENACES PESANT SUR LA
FRANCE ET SES INTÉRÊTS N’ONT PAS FLÉCHI
A. LA CRISE N’A PAS EU DE CONSÉQUENCE SUR L’ÉVOLUTION DE LA
MENACE TERRORISTE, TOUJOURS AUSSI PRÉGNANTE

La situation sanitaire n’a pas eu d’incidence notable sur la menace terroriste
djihadiste qui est demeurée à un niveau très élevé.
En revanche, les mouvances violentes d’ultra-gauche et d’ultra-droite ont
vu en la crise sanitaire un contexte propice à l’action, chacune voyant dans les
origines supposées de la pandémie une validation de ses propres thèses :
– lors du premier confinement, l’ultra-gauche a diffusé un appel à un « mois
de mai dangereux », et continue depuis de prospérer dans un contexte
social tendu ;
– pour la mouvance d’ultra-droite, la crise sanitaire a été perçue comme un
évènement validant ses thèses survivalistes, complotistes et racistes : repli
communautaire sur des bases à défendre, critique des valeurs républicaines
comme prétexte à l’instauration d’une dictature, rejet de l’immigration, etc.
Les restrictions imposées par la crise sanitaire ont exacerbé les
mécontentements sociaux et idéologiques qui ont donné lieu à des contestations
ainsi qu’à des occupations de la voie publique. Les manifestations du premier
trimestre 2021 ont pu avoir un effet exutoire pour certains individus, signe d’un
comportement plus hostile vis-à-vis des institutions et de la force publique. Enfin,
la pandémie a fait naître d’autres motifs et formes de contestation : contestation
virtuelle, mouvements anti-masque et anti-vaccin, contestation des mesures de
restriction de liberté, etc.
B. LES TENTATIVES D’INGÉRENCE N’ONT PAS CONNU DE RÉELLE
ÉVOLUTION, MAIS LES RISQUES SE SONT ACCENTUÉS

Après une période d’adaptation, la DGSI a observé une certaine constance
des activités d’espionnage et des tentatives d’ingérence ou d’influence menées sur
le territoire national par les principaux services offensifs *****.
C. LES TRAFICS ET LES FRAUDES N’ONT PAS BAISSÉ NON PLUS

Durant la pandémie, la DNRED a constaté une forte résilience des
trafiquants qui se sont rapidement adaptés aux contraintes logistiques en recourant
davantage au fret et au transport par poids lourds, moins concernés par les
restrictions de déplacements. Par ailleurs, le service relève un accroissement des
menaces d’arnaques et de fraudes sur des produits sanitaires.

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