— 71 —
coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme,
qu’occupe le belge Gilles de Kerchove, est alors créé pour s’assurer la mise en
œuvre de cette stratégie et veiller à sa cohérence globale.
La multiplication des attentats commis sur le sol européen, en
particulier depuis 2015, a eu pour effet de débloquer les négociations
longtemps enlisées sur la directive PNR. De même, la crise migratoire
consécutive au conflit syrien a permis, sous la pression, de progresser vers la
constitution d’un corps de gardes-frontière européen.
Au total, depuis 2001, ce sont ainsi près d’une centaine d’initiatives
législatives européennes qui ont été prises en lien avec la lutte contre le
terrorisme.
2. La capacité d’action de l’Union s’est adaptée à l’évolution de la
menace
Dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, les États
membres ont structuré la mise en réseau de leurs services de renseignement,
dans un cadre intergouvernemental, hors les institutions de l’Union, à travers
la création du groupe antiterroriste (GAT). Dans le prolongement du club de
Berne, le GAT comprend les services de renseignement intérieur des 28 États
membres ainsi que de la Suisse et de la Norvège. Il s’est récemment doté
d’une cellule spécialisée dans la lutte contre le djihadisme en Syrie et en Irak.
Au cours de la décennie écoulée, les Européens ont mis en place un
ensemble d’outils pour décliner concrètement les engagements politiques pris
au plus haut niveau. À côté du coordonnateur européen chargé de la lutte
contre le terrorisme, la Commission a décidé de confier à l’un des membres du
collège un portefeuille spécifiquement dédié à la sécurité, permettant une
approche globale et transversale des problématiques. C’est, jusqu’au Brexit, le
Britannique Julian King qui occupe ce poste.
La capacité d’action renforcée de l’Union repose tant sur la création
de structures dédiées que sur le développement de nouveaux réseaux et la
mise en place d’instruments financiers.
À la suite des attentats du 13 novembre 2015, Europol a renforcé son
dispositif de lutte contre le terrorisme en créant, en son sein, en janvier 2016,
le Centre européen de lutte contre le terrorisme (CECT). Composé d’experts
nationaux, ce centre a notamment pour but de faciliter le partage
d'informations entre les États membres sur les combattants étrangers, le
financement du terrorisme et la propagande terroriste en ligne. Par ailleurs les
pouvoirs d'Europol ont été élargis en mai 2017 pour permettre à l'agence
d’échanger des informations avec des entités privées telles que des
entreprises, notamment les GAFA.