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rôle de l’agence est néanmoins central en particulier pour faciliter la mise en
œuvre d’instruments judiciaires internationaux tels que le mandat d’arrêt
européen.
L’adoption d’instruments normatifs pour gagner en efficacité à
l’échelle européenne, comme la reconnaissance mutuelle des décisions de
justice en matière pénale et le mandat d’arrêt européen.
La création et le développement de systèmes de surveillance et de
bases de données pour la collecte et le partage d’informations, qu’il s’agisse
du système d’Information Schengen (SIS I et II), de VIS (système
d’information sur les visas), d’EUROSUR, d’ETIAS, d’EURODAC et, plus
récemment, du fichier PNR (Passenger Name Record).
B. L’INTENSIFICATION DE LA MENACE TERRORISTE A CONDUIT
L’UNION A RENFORCER SON ARSENAL NORMATIF ET
OPERATIONNEL
1. La lutte contre le terrorisme s’est imposée comme une priorité de
l’agenda politique européen
Bien que la lutte contre le terrorisme relève d’abord de la compétence
nationale, l’action de l’Union européenne n’a cessé de se développer ces deux
dernières décennies. Le point départ de la stratégie européenne remonte à la
Déclaration de Tampere adoptée en octobre 1999 par les Chefs d’État et de
Gouvernement pour poser les jalons d’un espace européen de sécurité, dans le
prolongement de l’entrée en vigueur du traité d’Amsterdam. Mais les attentats
du 11 septembre 2001 et les conséquences géopolitiques qui ont suivi ont
accéléré la prise de conscience quant à l’urgence et la nécessité d’une réponse
européenne en soutien aux États membres. Dès 2002, les Européens se sont
dotés d'une définition commune du terrorisme. Suivront les programmes de
La Haye pour la période 2005-2009 puis de Stockholm (2009-2014) qui
prévoit l’élaboration d’une stratégie de sécurité intérieure qui englobe la
coopération policière, la cyber-sécurité, la gestion intégrée des frontières
extérieures et la sécurité civile. Une nouvelle feuille de route est adoptée par
le Conseil en juin 2015 pour la période 2015-2020 avec un accent mis sur la
lutte contre le terrorisme et la radicalisation.
À travers ces stratégies successives, des avancées majeures se sont
concrétisées depuis le début des années 2000. L’intensité de la menace
terroriste a fait bouger les lignes. La création du mandat européen est une
réponse claire au 11 septembre 2001 tandis qu’au lendemain des attentats de
Madrid du 11 mars 2004, le Conseil a adopté la stratégie de l’Union
européenne visant à combattre le terrorisme à l’échelle mondiale et à rendre
l’Europe plus sûre. Cette stratégie, révisée en 2014, repose sur quatre piliers :
la prévention, la protection, la poursuite et la réaction. Un poste de