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CHAPITRE IV :
QUEL AVENIR POUR L’EUROPE DU RENSEIGNEMENT ?
Loïc Kervran, député, et Michel Boutant, sénateur, ont effectué le
8 novembre 2018 un déplacement à Bruxelles au cours duquel ils ont conduit
plusieurs entretiens sur le thème de la coopération européenne dans le
domaine du renseignement.
Ils se sont ainsi entretenus avec MM. Gerhard Conrad, directeur du
centre de l’Union européenne pour l’analyse des renseignements (IntCen),
Gilles de Kerchove, coordonnateur de l’Union européenne pour la lutte contre
le terrorisme, Guillaume de la Brosse, membre de la task force chargée des
négociations avec le Royaume-Uni dans le cadre de la préparation du Brexit,
et Jean Mafart, préfet, chef du service « justice et affaires intérieures » au sein
de la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne.
I. UN
PROCESSUS
RENSEIGNEMENT

INACHEVÉ

D’EUROPÉANISATION

DU

Depuis les attentats de Madrid du 11 mars 2004, le continent européen
est particulièrement exposé à la menace terroriste, dont la dimension
transnationale, appelle à une réponse concertée à l’échelle de l’Union
européenne.
Un sondage « Eurobaromètre » de juin 2016 (1) révèle que la lutte
contre le terrorisme doit être, pour 82 % des Européens, une priorité de
l’Union européenne. Selon cette même étude, 83 % des Français interrogés
demandent une plus grande action de l’Union en matière de lutte contre le
terrorisme.
Néanmoins, sur un sujet qui relève éminemment de la compétence
régalienne et souveraine des États membres, la réponse européenne se
construit par petits pas, dans le temps long, et s’appuie des outils juridiques et
des instruments de coopération en constante évolution.

(1) Parlement européen, « Les Européens en 2016 : perceptions et attentes, lutte contre le terrorisme et
la radicalisation », juin 2016.

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