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A. UNE MENACE EXOGENE RELATIVEMENT REDUITE DEPUIS LA
CHUTE DU « CALIFAT »
1. L’État islamique : une organisation terroriste fortement affaiblie,
mais qui demeure influente

En dépit de ses défaites militaires et de la perte de la totalité de ses
assises territoriales, l’État islamique n’a pas perdu sa capacité de nuisance.
Avec la chute du « califat », l’État islamique a basculé dans la
clandestinité et adopte désormais une logique insurrectionnelle, conduisant
des attaques ciblées. Selon les informations communiquées à la délégation au
cours de ses travaux, des cellules dormantes de l’État islamique
demeureraient ainsi actives dans certains territoires libérés, en Irak et en
Syrie, principalement à Raqqa.
Qui plus est, de l’avis de nombreux experts, il n’est pas à exclure que
l’organisation terroriste, forte de sa maîtrise de la clandestinité et de sa
capacité de régénération, soit en mesure de se réorganiser, voire de se
reconstituer. Pour Thomas Pierret, chercheur, « malgré sa défaite, l’État
islamique reste un acteur politique et militaire. […] L’État islamique a une
longue expérience de la clandestinité, ce groupe peut se maintenir dans les
contextes les plus défavorables. On constate que des celles djihadistes
parviennent déjà à mener avec succès des attaques dans l’est de la Syrie et
dans certaines régions d’Irak. Certes, il ne s’agit pas d’une insurrection de
grande ampleur mais il ne faut pas négliger les capacités de réorganisation
dont l’État islamique a fait preuve par le passé. Ses chefs ont des procédures
établies qui leur permettent de reconnecter des cellules éparses après une
défaite et de reconstruire des chaînes de commandement efficaces » (1). Dans
ce contexte, la DGSI n’exclut pas la possibilité d’exfiltration de djihadistes
par la frontière turque, qui demeure poreuse.
Pour autant, les services du renseignement, en particulier la DGSI,
estiment que le risque d’opérations d’ampleur similaire à celle des
attaques du 13 novembre 2015 est désormais plus réduit. L’affaiblissement
de l’État islamique, qui ne dispose plus, depuis la perte du réduit syrien de
Baghouz le 23 mars 2019, d’emprise territoriale au Moyen-Orient, aurait ainsi
considérablement réduit ses capacités de projections en Europe.
2. Les returnees : une menace maîtrisée

Si la question des returnees a très largement focalisé l’attention au
cours des derniers mois, elle ne constituerait pas, pour les services de
renseignement, la principale source de menace à laquelle la France est
aujourd’hui confrontée.
(1) Propos recueillis par le journal Le Monde, le 25 mars 2019.

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