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CHAPITRE III :
LA LUTTE CONTRE LA RADICALISATION ET LE TERRORISME :
UNE ADAPTATION PERMANENTE ET NECESSAIRE DES
SERVICES DE RENSEIGNEMENT
A L’EVOLUTION DE LA MENACE
Au cours de l’année 2018, le terrorisme a, à trois reprises, frappé notre
pays, à Trèbes, le 23 mars, à Paris, le 12 mai et à Strasbourg, le 11 décembre,
coûtant la vie à 10 personnes. Le 22 mars 2019, deux surveillants
pénitentiaires de la prison de Condé-sur-Sarthe, en Mayenne, ont été attaqués
au couteau par un détenu radicalisé.
Ces tragiques événements nous rappellent, si besoin en était, la
prégnance de la menace qui, en dépit du recul indéniable de l’État islamique
dans la zone syro-irakienne, pèse encore sur notre territoire.
Ils reflètent également l’évolution de cette menace, qui, depuis
plusieurs années, tend à devenir principalement endogène et met à l’épreuve
les dispositifs de lutte antiterroriste développés depuis plusieurs années.
Alors que le Gouvernement annonçait, en juillet 2018, la mise en
œuvre d’un nouveau plan d’action contre le terrorisme, la délégation a
souhaité se pencher sur les récentes adaptations apportées au dispositif de lutte
antiterroriste et sur les enjeux auxquels il est aujourd’hui confronté (1).
I. BIEN QU’ELLE AIT PROFONDEMENT CHANGE DE NATURE, LA
MENACE TERRORISTE DEMEURE ELEVEE SUR LE TERRITOIRE
NATIONAL
La défaite militaire de l’État islamique au Moyen-Orient, qui s’est
achevée, le 23 mars 2019, avec la perte du réduit syrien de Baghouz, a
considérablement réduit les capacités de l’État islamique à fomenter des
opérations terroristes d’ampleur en Europe.
Pour autant, la menace terroriste, désormais principalement endogène,
demeure élevée sur le territoire national.
(1) Le présent rapport a été adopté par la DPR le 11 avril 2019. Postérieurement à cette date, des
évolutions ont été apportées par l’exécutif au dispositif de lutte anti-terroriste sans que la DPR n’en
ait eu connaissance au jour de l’examen de ce rapport.