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Plusieurs priorités ressortent de la stratégie nationale :
─ le trafic de stupéfiants ;
─ la criminalité environnementale ;
─ le trafic de personnes ;
─ la cybercriminalité ;
─ le trafic de personnes migrantes ;
─ la fraude à la TVA, aux prélèvements sociaux et aux prestations
sociales.
Le pouvoir de corruption de la criminalité organisée sur les
personnes et sur les pouvoirs publics est souligné, de même que les
interactions entre criminalité et terrorisme.
Parallèlement aux trafics de stupéfiants, de personnes et d’armes
identifiés de longue date, plusieurs trafics ont pris au cours des années 2000
un essor lié à la criminalité organisée : en particulier la criminalité
environnementale, s’agissant notamment du trafic d’espèces rares ou de
recyclage des déchets, et la cybercriminalité. L’ampleur des menaces fait
l’objet de plusieurs synthèses annuelles ou pluriannuelles conduites par la
Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et par les différents services1.
Ces documents, comportant des éléments de synthèse objectifs sur l’état et
l’évolution de la criminalité organisée, sont de nature à nourrir utilement le
débat public et devraient être plus largement diffusés, d’abord auprès des
parlementaires habilités.
Au-delà de ces enjeux identifiés, la question de l’« hybridation » des
risques, et singulièrement de la conjonction de la criminalité organisée et des
groupes terroristes, a été présentée comme un phénomène émergent au cours
des années 2000. Les éléments à la disposition de la délégation tendent plutôt
au constat de l’absence d’unité des mouvements terroristes et criminels et au
maintien d’une typologie reposant sur des moyens d’opération propres au
service d’objectifs distincts. Intéressante à cet égard est la notion de
« narco-djihadisme » parfois utilisée pour décrire la collusion entre
trafiquants internationaux (latino-américains) ou locaux, et djihadistes en
Afrique de l’Ouest 2. L’expression s’avère trompeuse si elle est entendue
comme décrivant une unité ou une alliance ; il apparaît en fait que groupes
criminels et trafiquants entretiennent des relations complexes fondées sur
l’intérêt pragmatique qu’ont ces acteurs à la coexistence plutôt qu’à la
concurrence sur un même territoire3. La lutte contre la criminalité organisée
*****.
Nouveau Conflits : « Afrique de l’Ouest. Le péril narco-djihadiste », revue Conflits,
2 juillet 2021.
3 Guillaume
Soto-Mayor. Trafics et trafiquants : éléments structurants des sociétés
sahéliennes. Recherches Internationales, Association Paul Langevin, 2020, janvier-mars
(n° 117), pp. 117-135.
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