Les données de l’année 2023 mettent d’abord en évidence une
augmentation d’un peu plus de 29 % du nombre de personnes
surveillées au titre de la prévention de la criminalité et de la
délinquance organisées (finalité 6). Cette forte augmentation peut
s’expliquer à la fois par une maîtrise croissante des techniques par
les services spécialisés et par leur effort accru, notamment en ce
qui concerne la lutte contre le trafic de stupéfiants, devenue en
quelques années un enjeu majeur en termes de sécurité publique.
L’augmentation relevée en 2023 s’inscrit dans le cadre d’une
augmentation de 24 % du nombre de personnes surveillées au titre
de cette finalité depuis 2019 (+ 42 % depuis 2016)5. Au‑delà,
l’ampleur de l’enjeu ressort également du fait que cette année, plus
de personnes ont été surveillées au titre de cette finalité qu’au titre
de la prévention du terrorisme.
En ce qui concerne la finalité tenant à la prévention du terrorisme
(finalité 4), le nombre de personnes surveillées a augmenté de 7,5 % au
cours de l’année 2023 en corrélation avec la résurgence des risques
tant exogènes qu’endogènes dans un contexte international très
instable ; la survenance d’attentats sur le territoire national contraignant
les services de renseignement à réévaluer l’état de la menace.
Même si la tendance générale est à la baisse sur une période plus
longue (- 10 % de personnes surveillées par rapport à 2019, - 22 % par
rapport à 20166), l’augmentation constatée en 2023 met en évidence
la résurgence de la menace en la matière ainsi que son caractère
protéiforme, celle‑ci étant de plus en plus liée à des individus isolés,
pouvant passer à l’acte de façon précipitée et dont le suivi ou la
reprise du suivi a une incidence sur l’activité des services.
5. 4 969 personnes étaient surveillées au titre de la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées en 2016,
représentant 24,4 % du total des personnes surveillées la même année. Voir le 2ème rapport d’activité 2017 de la CNCTR, p. 54.
6. 9 475 personnes étaient surveillées au titre de la prévention du terrorisme en 2016, représentant 46,5 % du total des personnes
surveillées la même année. Voir le 2ème rapport d’activité 2017 de la CNCTR, p. 54.
26