D'autres expériences sont suivies par la CNIL : le chéquier électronique IPSO lancé, en 1979, par l'intermédiaire d'un groupement
d'intérêt économique : le « GIE carte à mémoire ». Depuis 1982, un
ensemble de près de cent mille cartes et de six cents terminaux
fabriqués par Bull à Blois, Philips-Data Systems à Caen et Flonic
Schlumberger à Lyon, ont été testés. Pour ces trois expériences, le
centre est interbancaire, réalisé par la société Sligos. Par rapport aux
moyens classiques, ce système de paiement présente trois avantages.
Il se passe de support papier ; les informations sont enregistrées
d'emblée sous forme électronique, ce qui évite d'avoir à les retranscrire
par la suite ; enfin, l'utilisation de la carte à mémoire garantit le plus
haut niveau de sécurité.
Les banques qui participent à l'expérience IPSO ont choisi de
regrouper sur un même support, chéquier électronique et cartes à
pistes magnétiques. Cette carte comportera à la fois les pistes aux
normes internationales ISO, les pistes françaises et le composant avec
microprocesseur développé par Bull, conforme au projet de norme
française proposé par l'AFNOR. Il s'agira d'une véritable carte multiservices utilisables non seulement pour le paiement dans un point de
vente ou le télépaiement à distance, mais aussi pour le couplage de
droits à consommation dans des automates (jetons de téléphone,
heures de parking...) ou pour l'inscription dans la mémoire protégée
d'informations autres que le paiement.
Une autre application qui concerne directement les télécommunications a atteint le stade de la production industrielle : il s'agit des
publiphones à carte à mémoire. D'ici à 1990 environ, cent mille
appareils devraient parsemer le territoire.
Pour tous ces projets, la Commission est saisie ; elle mène
actuellement une réflexion d'ordre juridique et technique sur ce sujet
dans le cadre de la sous-commission « technologie et sécurité ».
1984 constitue, pour la carte à mémoire, l'année charnière entre
la phase d'expérimentation et celle d'une production de masse.
4 - Les micro-ordinateurs
Le marché des micro-ordinateurs, en quelques années, est devenu
particulièrement explosif.
En 1976, 16 000 micro-ordinateurs avaient été vendus dans le
monde; le chiffre était de 2 000 000 en 1981, il devrait être de
15 000 000 en 1985; en France, 250 000 micro-ordinateurs ont été
vendus en 1982, 340 000 en 1983, 70 % des applications étant d'ordre
strictement personnel. Les capacités de stockage sont de plus en plus
grandes (disquette : de cent mille à un million de caractères ; disque
dur : plusieurs dizaines de millions).
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