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Enfin, des efforts conséquents doivent être déployés pour sensibiliser la
population, dans son ensemble, aux vertus de l’intelligence économique. Du
consommateur au salarié, en passant par l’étudiant, chacun doit en maîtriser les
rudiments, car il ne s’agit absolument pas d’un enjeu ou de pratiques réservées aux
seuls spécialistes. Il convient donc de poursuivre l’investissement consenti pour
diffuser l’enseignement de l’IE au sein de l’Université mais également de
favoriser la création de masters professionnels et d’accompagner les universitaires
qui souhaitent structurer ce champ académique (allocations de recherche, prix de
thèse, soutiens à la publication, création d’un laboratoire de recherche, aides aux
thèses CIFRE, etc.). L’intense activité du département de sécurité économique au
sein de l’INHESJ offre de belles perspectives et pourrait contribuer à la
structuration de ces initiatives.
L’État stratège trouve donc dans l’intelligence économique une occasion
inespérée de mettre en application certains de ses préceptes fondamentaux afin de
développer le tissu économique du pays et d’assurer sa croissance ainsi que son
internationalisation dans les meilleures conditions. En combinant et coordonnant
les initiatives nationales, locales, publiques et privées, la France pourrait conforter
sa compétitivité dans le cadre d’une économie mondialisée en état de guerre
permanente. En revanche, tous les efforts consentis par les pouvoirs publics ne
doivent pas pour autant dispenser les entreprises d’œuvrer à l’acquisition d’une
réelle culture de l’intelligence économique. En effet, si elles dénoncent volontiers
la lourdeur des dispositifs publics, force est de constater que leur mode
d’organisation et de fonctionnement révèle aussi, trop fréquemment, un défaut
d’imagination et d’adaptation spontanée à l’environnement international. En ce
sens, l’État demeure un indispensable aiguillon, notamment par le biais d’une
stratégie nationale d’intelligence économique.
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